La totalité des 350 concours de la fonction publique auront été réformés d’ici à la fin de l’année, afin de recentrer les épreuves sur les besoins réels de l’administration et d’éviter les surqualifications.
« Qui a écrit «Le Cid» ? Isis, Thor, Anubis : lequel n’est pas une divinité égyptienne ? De quoi est ornée la casquette des préfets ? » Eric Woerth, ministre du Budget et de la Fonction publique, en rirait presque. Ces questions, issues des concours d’entrée dans la fonction publique, sont autant d’exemples qu’il a mis en avant, vendredi, pour justifier la réforme en cours des 350 concours en vigueur (sans compter les 250 spécifiques à l’Education nationale, non concernés par la réforme). Dans le cadre de la mise en place future d’une fonction publique de métiers et non plus de corps, Bercy veut « passer d’une logique de sélection à une logique de recrutement », rappelle Eric Woerth. A cet effet, « les épreuves sont recentrées sur les coeurs de métiers », les jurys « professionnalisés » et Bercy développe les voies parallèles d’entrée, via la sélection sur expérience professionnelle.
Le chantier a été lancé l’été dernier et Bercy indique qu’un concours sur deux a déjà été réformé et que les autres le seront d’ici à la fin de l’année. Par exemple, pour les aspirants gardiens de la paix, des questions de culture générale ont été remplacées par un QCM juridique : conditions de garde à vue, classification des délits, etc.
Favoriser la diversité
Cette refonte doit adapter les concours aux besoins réels. En valorisant trop les savoirs académiques, les épreuves ont eu tendance à retenir des candidats « surqualifiés par rapport aux postes », estime Bercy. « Résultat, les admis s’ennuient et peuvent devenir aigris, et les recalés se sentent humiliés », renchérit André Santini, secrétaire d’Etat à la Fonction publique. « Il faut ramener chacun à son niveau », abonde Eric Woerth. Réduire la part des épreuves trop académiques, qui « éliminent ceux qui n’ont pas ces codes souvent hérités du milieu familial », doit aussi favoriser la diversité. Des « prépas intégrées », à l’image de celle que vient de lancer l’ENA, vont être créées dans chacun des instituts régionaux d’administration (IRA) et dans la « plupart » des écoles de fonctionnaires.
Pour en savoir plus : Les Echos