Extrêmement fragilisée, épuisée aussi, Anne fuit ses souvenirs, sa mère malade et son père qui s'est suicidé quand elle n'était qu'une petite fille. On commence alors à apercevoir une autre femme, moins sûre d'elle, plus trouble. Car Anne est une mythomane, elle s'est construite une vie rêvée qu'elle raconte à sa mère pour la consoler, mais toutes deux sont tenues par des liens retors et qui datent de la mort du père.
Tout est mêlé, moins clair qu'au début. Et surtout un autre profil fait son apparition, un médecin qui écrit un roman, en s'inspirant d'un fait divers des années 90, il est marié à une femme déséquilibrée, il a une maîtresse qui est aussi son éditrice. Sans effet de style, ni brouillard apparent, un roman dans le roman est en train de se créer.
C'est au départ l'histoire d'une femme qui approche de la quarantaine, qui souffre du manque d'amour et qui associe la passion à la mort. Progressivement, le roman s'étoffe et laisse naître une autre trame plus machiavélique. Le mélange donne un bon livre, facile à lire, qui ne pose aucun problème de compréhension. Intriguant, sans être trop étouffant. La psychose des personnages est bien étalée, bien rendue. Et puis la fin est piquante, du genre à chatouiller le lecteur...
Editions Héloïse d'Ormesson, 2009 - 184 pages - 17€
L'avis de Laure