Un art vraiment interactif et gai

Nous avons découvert les oeuvres de Raphael Lozano Hemmer lors de notre visite du pavillon mexicain à la Biennale de Venise. L'artiste a réussi à redonner vie et magie à ce beau palais du quartier juif de la ville. Dans la grande salle du deuxième étage, des ampoules scintillent paisiblement au plafond. Mais ce n'est pas tout. D'abord, il faut enregistrer son battement cardiaque pendant quelques secondes, les mains appuyées sur une barre servant de capteur. Un moment presque zen, la concentration et l'émotion nous envahissent tous. Puis tout s'éteint, le noir est complet et remplace la joyeuse atmosphère presque de fête. Un arrêt qui nous rappelle la fragilité de notre existance et nous faire ressentir le néant qui précède et qui suit notre vie, peut être que l'on est pas encore né ou bien déjà mort . Et soudain, ça y est, notre coeur est comme sorti de nous même, le voilà là haut arraché de notre coprs et vivant tout seul, un peu perdu dans la foule (une centaine de coeurs clignotent dans la salle). Notre organe vital que l'on entendait à travers le ventre de la mère est maintenant suspendu au bout d'un fil, celui de la vie peut être. Une oeuvre d'art vraiment intéractive et poignante puisqu'elle a réussi à nous dérober mine de rien, et en plus à dévoiler à tous, notre précieux organe.
Après cette découverte pleine d'émotion, l'oeuvre qui m'a le plus séduite est celle des personnages qui s'animent dans le sol lorsqu' on projette notre propre ombre par terre. On arrive dans la salle, RIEN. Un sol nu éclairé par des spots. Puis on s'avance, cherchant l'oeuvre. Et c'est là que dans le sol apparraissent des hommes ou des femmes qui s'agitent en vous regardant. Le sol devient vivant et profond. Imaginez cette animation sur une place en plein coeur de ville. Pleins d'autres idées et installation à l'échelle urbaine sont à découvrir sur son site internet. A vous de jouer...