Or il n’en est rien. Le nouveau projet de décret proposé par le ministère après des discussions avec quelques-uns des syndicats (le SNESUP n’a pas participé) n’apporte aucune réponse aux différentes questions fondamentales soulevées par les universitaires depuis qu’ils ont commencé à se mobiliser contre la révision de leur statut - contrairement à ce qu’affiche sur son site le ministère en mettant en avant seulement quelques “principes” . Olivier Beaud, pour l’association Qualité de la Science Française, a décortiqué le nouveau projet et en conclut : “Il ressort de cette analyse que, contrairement à l’opinion qui tend à se répandre depuis quelques jours, le ministère a globalement tenu bon sur ses principes et sur ses objectifs.”
Le ministère et le gouvernement tentent de jouer l’épuisement du mouvement au moment où le semestre d’enseignement dans les universités risque d’être compromis et les examens finaux perturbés. Ils comptent ainsi sans doute sur le sens du devoir des universitaires et leur souci de l’intérêt des étudiants pour qu’ils cessent de se mobiliser. Le Collectif pour la Défense de l’Université a réagi, avec toutes les autres organisations qui mobilisent la communauté universitaire, à ce jeu de bonneteau de la part du pouvoir : motion du 14 mars 2009.
La mobilisation continuera donc certainement sous des formes variées tant que le projet de décret n’aura pas été totalement réécrit en fonction des demandes du mouvement des enseignants-chercheurs car comme le rappelle également Olivier Beaud dans sa note précitée : “Il est donc très peu probable que la majorité des universitaires sera convaincue par ce texte qui est censé nous sortir de la crise. (…) il est fini, le temps où l’on faisait prendre aux universitaires des vessies pour des lanternes.” On ne saurait mieux dire.
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