L’expression “j’ai envie de dire” et l’acte de blogging

Publié le 16 mars 2009 par Lilzeon

Giorgione revient sur une habitude de langage intéressante, le fameux “j’ai envie de dire”. Douce précaution d’usage dans une conversation, lors d’un dîner ou lors d’un cours. Mais qui manifeste pourtant un profond désir, celui de déposer une opinion, d’assumer un parti pris tout en ne fermant pas toutes les portes. Extrait :

“J’ai envie de dire”, c’est un petit peu ce qui a pu pousser nombre de citoyens à déposer un commentaire, à twitter, à envoyer un email ou même ouvrir un blog.

La ficelle est un peu grosse néanmoins. «J’ai envie de dire» n’est que l’euphémisme d’une assurance, d’un dogmatisme ou d’un autoritarisme qui se cachent derrière cette feuille de vigne (ou de figuier), précaution oratoire qui met au compte du désir imprévu et fantaisiste ce qui relève du concerté, du pleinement réfléchi.

Et pourtant, oui, il y a bien envie. Envie de faire passer les vessies pour des lanternes ou de rouler dans la farine dans le pire des cas (là on retrouve le ministre et le président), envie de simplicité ou invitation au bon sens (ici, c’est plutôt le pédagogue).”

Le “j’ai envie de dire” attend presque toujours un “je pense néanmoins que” ou un “tout à fait d’accord, d’ailleurs”; une façon élégante d’amplifier une voix, d’ouvrir un point de vue. Bref, d’engager un flot de conversations de par notre modernité liquide…