Lettre ouverte aux instances fédérales et nationales d’un militant du PS

Publié le 15 mars 2009 par Jfa

Aujourd’hui, une tribune libre de l’ami Fabrice DeCoupigny.

Je suis profondément choqué de la désinvolture avec laquelle nos représentants politiques conduisent la ligne politique du parti en ces temps de crise. Nous sortons d’un congrès. Nous avons convenu qu’il fallait construire un projet socialiste pour notre pays. Nous avons fustigé la dérive néolibérale de notre économie. Nous avons affirmé que cette crise allait faire des victimes et que, dans ces conditions, nous devions nous battre pour offrir aux Français une protection face à des bonimenteurs qui, retrouvant soudainement le sens de l’état, nous affirmaient, il y a encore quelques mois, que notre salut se trouvait dans un marché libre et une concurrence non faussée par les services publics. Nous avons juré à Reims, dans une grande communion, que nous devions reconquérir le cœur du peuple de gauche.

Et que constatons nous depuis quelques semaines. Au lieu d’être dans la rue avec les universitaires, les postiers, et les hospitaliers, les pontes du PS s’empaillent non pas sur le programme des Européennes (pâle resucée de celui des européennes précédentes), mais, tels des morts de faim, sur les listes et les places des candidats. Alors qu’il faudrait parler d’Europe sociale, d’harmonisation fiscale, de services publics européens, nous offrons aux Français, une salade niçoise bien garnie. Comme des enfants dans une cour d’école, on se chamaille allègrement : des baronnies locales fustigeant les parachutages, on entend des enfants gâtés geindre car ils voulaient être placés premiers ailleurs. Et dans ce grand n’importe quoi, je regarde médusé ce crève-cœur.

Le PS devient aveugle à Paris, à Nice comme dans bien d’autres fédérations. Sur les deux derniers appels nationaux à manifester contre les réformes universitaires, les 5 et 11 mars derniers, aucun représentant socialiste élu n’était présent aux manifestations niçoises, à part une collègue elle-même universitaire rt moi. Il n’y a eu aucune suite donnée à un texte que j’ai présenté, en tant que délégué fédéral à l’enseignement supérieur, au BF du 17 février concernant le soutien aux mouvements dans les Universités, si ce n’est un communiqué de presse dont on ne sait où il fut envoyé. Le texte n’est même pas paru sur le site web de la FD-06. Je peux comprendre qu’il y ait d’autres priorités que de soutenir quelques dizaines d’universitaires qui s’ébrouent sur les pavés niçois.

Oui, je le comprendrais si notre parti était tout à sa tâche sur des sujets brûlants, mais force est de constater que l’apathie règne….Les prix des produits de première nécessité continuent à augmenter alors que toutes les matières premières baissent, le pétrole est passé de 145 dollars à 45 et dans le même laps de temps le prix à la pompe n’a baissé que de 50 %. Cela n’émeut personne, peut être que nos concitoyens ont trop d’argent. On casse l’hôpital public et on n’entend personne. C’est sûr, les Français ont une bonne santé. On démantèle le CNRS et l’Université, on pense à supprimer la petite section de maternelle, on ferme des classes dans le primaire, on supprime des postes dans le secondaire, il semble que cela ne suscite que peu de réactions. Mais peut être que l’instruction publique n’est plus une priorité des socialistes. En bref si je résume, la droite attaque l’école, la santé et le pouvoir d’achat et nos représentants regardent le train passer.

- Affaire Perol. Qui va porter plainte ? Rue 89.