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"Maudit sunday" à Twickenham

Publié le 15 mars 2009 par Ansolo

Aujourd'hui, l'équipe de France a disputé l'un de ses plus mauvais matches de l'ère professionnelle, face à une équipe d'Angleterre qui n'en demandait sûrement pas tant. Même lors de la défaite record de 2001 (48-19), les Français n'avaient autant été humiliés que cet après-midi.

Pour résumer, on a le sentiment que les Anglais étaient animés de la même volonté que les Français il y a quinze jours face au Pays de Galles. Le dos au mur, les hommes de Martin Johnson ont livré une partie appliquée, sans génie mais avec une soif de revanche évidente sur leurs dernières prestations, avec la volonté de dominer leurs adversaires dans le combat et l'engagement.

Côté Français, on a assisté à un chemin de croix assorti de cinq essais encaissés, dans une ambiance étrange rappelant celle de ce fameux France-Afrique du Sud en 1997, au cours duquel le XV tricolore avait donné un sentiment d'impuissance totale. Tout ce que les Français ont tenté, ils l'ont mal fait. Ce qui a caractérisé le jeu français ? Une faiblesse insigne dans les rucks, des ballons perdus dans les regroupements quand ils n'étaient pas tout simplement rendus sur des en-avants, une défense indisciplinée et logiquement sanctionnée, quand elle ne faisait pas preuve de naïveté.

Certes, le premier essai inscrit par le XV d'Angleterre après quelques minutes de jeu n'incitait pas à l'optimisme. Mais après tout les Français avaient remonté un handicap de 10 points face aux Gallois il y a quinze jours.

On peut même dire que le XV tricolore proposait une opposition intéressante, voire dominait territorialement son adversaire. Mais en trois occasions, les coéquipiers de Steve Borthwick sont parvenus à inscrire 17 points aux Français, sans que ceux-ci soient en mesure de répliquer. A la mi-temps, le match était plié (29-0) et un cinquième essai Anglais dans les premières minutes suivant le retour des vestiaires a achevé de détruire tout espoir de retour, si tant est qu'il y en ait eu. Au passage, l'arrière Anglais Delon Armitage s'est rappelé au bon souvenir de ceux qui l'avait jugé trop juste pour poursuivre sa carrière au sein des sélections de jeunes tricolores lorsqu'il jouait au RC Nice.

On se consolera en se disant que les Français ont finalement remporté la deuxième mi-temps (10-5), profitant d'un relâchement évident des Anglais, du remplacement de Toby Flood à l'ouverture par un Andy Goode bien peu inspiré, et de la rentrée simultanée de Damien Traille, Florian Fritz et Julien Bonnaire, voire de Sébastien Tillous-Borde. Mais il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt : le XV de France a produit une performance indigne, tout simplement.

On aurait du mal à pointer les responsabilités individuelles tant la faiblesse insigne du jeu tricolore en première mi-temps était collective. On veut croire que la jeunesse de la charnière, celle de Mathieu Bastareaud ou de Maxime Médard explique une partie de ce cauchemar dominical. La pression de Twickenham a pu faire déjouer les jeunes. Mais où étaient les cadres ?

A part Dimitri Szarzewski, qui n'a jamais abdiqué, et dans une moindre mesure Yannick Jauzion, les Bleus ont failli.

On pourrait suggérer à Sébastien Chabal de se faire couper les cheveux, ce qui lui évitera de perdre du temps à se recoiffer avant d'aller au soutien de ses coéquipiers. Son positionnement en "7" n'a rien apporté au jeu offensif. Et ses plaquages manqués ont été trop nombreux. Mais le barbu de Sale n'est pas le seul fautif. Même le roc Thierry Dusautoir a été l'ombre de lui-même, récoltant notamment deux pénalités, lui qui est si souvent irréprochable sur le plan de la discipline.

Lionel Nallet s'est concentré sur le combat, et n'a pas toujours rempli ses devoirs de capitaine, notamment en allant discuter avec l'arbitre certaines décisions qui l'aurait mérité. Plus grave, il n'a pas été en mesure de remobiliser ses troupes et de sonner la révolte en première mi-temps.

Faut-il reprocher aux sélectionneurs leurs choix et leur management ? On hésite vraiment à le faire tant il nous a semblé que ce XV de France est "passé à travers", aujourd'hui.

Reste qu'après une entame de Tournoi plutôt ratée, et malgré le sursaut constaté contre le Pays de Galles, cette équipe de France, et à sa tête Marc Lièvremont, est à des années-lumière d'un sacre Mondial.

Le prochain match face aux Italiens la semaine prochaine et la tournée tronquée de juin prochain en Australie ne devraient pas permettre de lever les doutes qu'on peut avoir sur la capacité du rugby Français à produire une sélection nationale susceptible de jouer durablement les premiers rôles.

Pour l'instant, la France est une équipe "de coup". Sauf que c'est sur la tête qu'elle a reçu le dernier...


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