Son diagnostic est simple : la crise financière et économique est internationale (1) mais la France, malgré les mots, ne prend pas les mesures fiscales, financières, sociales permettant d'éviter aux plus modestes et aux plus démunis d'être épargnés. L'ancien Premier ministre pronostique un printemps chaud qu'il dit « redouter » mais il s'empresse de préciser que le 19 mars il sera dans la rue aux côtés des centaines de milliers de Français mécontents du gouvernement et des mesures qu'il prend.
Le sondage paru dans le JDD ( Journal du Dimanche) n'est pas bon pour le PS. Autant le parti socialiste apparait comme un opposant crédible (mais moins pugnace qu'Olivier Besancenot) autant les Français sont près de 75 % à penser qu'il ne ferait pas mieux que le gouvernement actuel s'il était au pouvoir. C'est pour le moins un manque de confiance évident qui doit « interpeller » Martine Aubry, première secrétaire, à l'œuvre dans la reconstruction du seul grand parti de Gauche et de gouvernement.
« Olivier Besancenot est sympathique, affirme Laurent Fabius, mais en affirmant qu'il ne gouvernera jamais avec le PS il est le meilleur allié de la droite. » Cette vision, peut-être un peu caricaturale, contredit les propos de Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP qui affirme : « le PS court après le NPA, il devient un groupuscule d'extrême gauche. » Laissons M. Lefebvre faire son numéro de provocateur en chef. Il n'a, d'ailleurs, pas su répondre aux remarques pertinentes d'Edwy Plenel, (Mediapart) lequel a listé les passages en force de Nicolas Sarkozy : sur l'audiovisuel, la justice, les droits et les pouvoirs du Parlement, le retour de la France dans le commandement intgéré de l'OTAN : « le Président gouverne seul. Comme un monarque. L'Assemblée nationale va voter cette semaine sur l'OTAN alors que le président a annoncé sa décision la semaine dernière. » Et pourtant. La crise nécessite plus que jamais des espaces de libertés, de paroles et de dialogues.
Les socialistes ont listé les atteintes aux libertés dans un opuscule édité ces jours derniers. On ne se rend pas bien compte que, depuis près de deux ans, le gouvernement Fillon-Alliot-Marie-Dati a fait reculer l'état de droit et régresser les libertés publiques. L'accroissement du nombre des fichiers, de celui des gardes à vue, la multiplication des contrôles…notre société sous surveillance devient un contre-exemple dans les démocraties avancées.
(1) Selon Laurent Fabius, cette crise est due à « la cupidité, la complexité des circuits et le manque de contrôle et de régulation. »