Les ménages appartenant aux "classes moyennes" se sont i mposé de plus en plus de restrictions ces hu it dernières années malgré une hausse de leurs revenus, principalement en raison du poids plus important des dépenses incompressibles, selon une étude du Crédoc publiée mercredi 4 mars.
Les ménages appartenant aux classes moyennes sont plus nombreux que dans les années 1980 et leur pouvoir d'achat n'a cessé d'augmenter depuis, indique le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) dans cette étude intitulée "les classes moyennes sous pression".
Cependant, leur budget est davantage grevé par les dépenses "contraintes" (logement, eau, gaz, électricité ...), qui augmentent plus vite que leur revenu. L'an dernier, elles représentaient 38% des dépenses des ménages, contre 21% en 1979, principalement en raison du coût du logement.
80% pour les dépenses contraintes
Une personne dotée d'un budget médian de 1.467 euros, soit un Français sur deux, destine 80% de cette somme aux dépenses contraintes et aux dépenses incontournables (alimentation, transport, santé, éducation).
Au final, cette personne se retrouve chaque mois avec 294 euros pour ses dépenses de loisirs, vacances, habillement, équipement ménager et épargne.
En 2008, une personne sur deux disposant d'un budget médian n'est pas partie en vacances, 37% ne sont pas allées au cinéma, 34% n'avaient pas de voiture, 50% pas d'accès internet à domicile, 40% pas de produit d'épargne liquide type livret.
En comparaison, la population la plus aisée (10%) vit avec 4.213 euros par mois en moyenne, dont 1.474 euros peuvent être consacrés aux vacances, loisirs, habillement... Dans ce groupe, 97% des individus disposent d'une voiture, 91% ont un accès internet à domicile, 90% partent au moins une fois en vacances par an, 85% vont au cinéma.
Pour les plus pauvres (10% de la population), sur 625 euros de ressources, il reste chaque mois 80 euros pour les dépenses non obligatoires.
En 2008, 72% des personnes appartenant à la classe moyenne inférieure où le revenu moyen se situe entre 1.120 et 1750 euros par mois, déclaraient s'imposer régulièrement des restrictions, contre 68% en 2000.
Désenchantement
Chez les classes moyennes supérieures, dont le revenu se situe entre 1.750 et 2.600 euros, ils étaient 59% à s'imposer des restrictions l'an dernier, contre 57% en 2000.
Au sein des catégories sociales pauvres (moins de 780 euros), 75% se restreignaient en 2008, contre 44% pour les catégories aisées (entre 2.600 euros et 3.010 euros) et 29% pour les hauts revenus (plus de 3.010 euros).
Le Crédoc tient toutefois à "ne pas noircir le tableau", soulignant que le niveau de vie médian a progressé de 83% depuis 1970.
"Le désenchantement actuel des classes moyennes" est peut-être lié au fait que la croissance économique est moindre qu'elle ne l'était pour les générations précédentes, estime le Crédoc.
Pendant les Trente Glorieuses, "l'ascension sociale était à portée de main"; aujourd'hui "une vie entière de travail risque d'être insuffisante pour s'élever significativement dans la hiérarchie des revenus", conclut le Crédoc.
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Source : NouvelObs.com
Publié par : Nicolas Marronnier
Publié sur : le vide poches / expression