C'est a peu pr??s ce que j'ai ressenti lorsque j'ai couru mon premier marathon...
A quoi pense le coureur de marathon ? Pense-t-il ?? ses proches, ?? ses projets ? La douleur fait-elle remonter des souvenirs oubli??s ? Suscite-t-elle des hallucinations ?
Non, le coureur de marathon pense ?? une chose : le prochain kilom??tre, et ?? une autre : les trois ou quatre prochaines foul??es, un piquet ?? ??viter, un virage ?? ne pas rater, et ?? une autre chose encore : la bouteille d'eau, les fruits secs, le quartier d'orange. Une ou deux fois par kilom??tre, peut-??tre, il s'accorde une pens??e priv??e : un petit souci, par exemple, un souvenir, un visage. C'est un luxe : s'il laissait son cerveau divaguer, sa concentration se rel??cherait un instant de trop et il serait oblig?? de s'arr??ter. Son corps ne suivrait plus. Quoi qu'en disent les physiologistes et les anatomistes, le cerveau est un muscle : sa fonction, c'est de tirer ?? toute force, toujours un peu plus loin, un corps ext??nu??.
Kilom??tre 40. Quaranti??mes rugissants. Quarante jours, quarante ans dans le d??sert. Nous avons couru quarante kilom??tres. C'est un nombre ??norme et incroyable.
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