par Didier Testot
Dans toute crise ou évènement majeur, chercher le coupable est un réflexe naturel et humain. Dans la crise financière actuelle, compte tenu de son importance, trouver un ou deux coupables emblématiques de la folie financière est nécessaire aux médias pour symboliser la crise. Et l'aller direct vers la case prison de Bernard Madoff a été une occasion unique. En plus il y a des images de son appartement. Il ne s'appelle plus Madoff en France, mais "Maidoff" pour faire plus américain. Les commentateurs radios ou TV s'en sont donnés à coeur joie, "M. Maidoff" par ci M. "Maidoff" par là, en essayant de nous expliquer de manière compliquée des choses simples : l'arnaque Madoff. Une pyramide, l'argent des premiers investisseurs soit disant rémunéré par celui des suivants....etc..Et il faut plus de régulation. Certes, la SEC, le gendarme de la Bourse de New York n'a pas trouvé la faille, on verra un jour peut-être pourquoi ? Mais toute arnaque suppose des arnaqués volontaires, à l'image du fameux film avec Paul Newman. Et on ajoute la liste des célébrités ("peopolisation" tu nous tiens) qui ont perdu de l'argent. Voilà le tableau, tout est en place pour le scénario.
Moi j'aurai plusieurs questions pour ces célébrités : Qu'est ce qui les a conduit à donner leur argent à Madoff ou à ses intermédiaires ? la régularité de la performance affichée ? pas de risque affiché ? Un conseil d'un ami, une meilleure performance que tous les autres placements du moment ? Bref Madoff n'aurait pas eu ce succès si au moment où son affaire a pris de l'ampleur, les investisseurs, désormais classés dans la catégorie des "pigeons", n'avaient pas trouvé ce qu'il proposait, séduisant.
C'est d'abord la bulle financière qui s'est constituée grâce à la Réserve fédérale américaine principalement, qui a amené des investisseurs à chercher des rémunérations toujours plus attractives. L'immobilier, la Bourse, les matières premières et agricoles... Toujours plus de rémunération, on le répétera jamais assez, c'est toujours plus de risque.
Les autres coupables désignés : les hedge funds. Pas ou peu de définition car leur sens littéral "fonds de couverture" ne dit pas grand chose. A lire sur le site pédagogique http://www.lafinancepourtous.com, quelques explications.
Grâce au G20 qui va prendre "toutes les mesures nécessaires" comme le rapporte le journal Le Monde sur son site internet (Le Monde.fr), la crise va s'arranger. A ce stade, si la France et l'Allemagne sont à la pointe de ce combat "anti-hedge fund" alors que la majorité d'entre-eux viennent des Etats-Unis, il faut rappeler que les hedge funds n'ont d'argent, que si des banquiers ayant pignon sur rue leur prêtent.
Le hedge fund par construction est sous perfusion d'une banque. Il ne vit pas seul mais en couple en quelque sorte. La police va-t-elle aussi interroger le conjoint pour savoir ce qui s'est réellement passé ? On en est loin.