Alors qu'il vient de signer chez Casterman Animal'z, Enki Bilal, dessinateur et scénariste, était invité, hier après-midi, à discuter avec le journaliste et écrivain Pierre-Louis Basse et l'écrivain et scénariste Jean Teulé.
Ce fut l'occasion pour Enki Bilal de s'expliquer sur les choix qu'il a pu faire lors de la création de cet album qu'il présente comme construit sur une forme plus légère que les précédents. Et pourtant, du côté du thème choisi, on n'est loin de la légèreté. La fragilité de la planète se retrouve au centre de l'histoire. Cette dernière pousse un coup de gueule, avant d'en passer par une forme de résurrection.
Enki Bilal s'est inspiré du style induit par le western : on suit l'histoire d'un ou plusieurs personnages puis on les abandonne au bord de la route sans voir la suite de leur parcours. La création d'Animal'z a été vécu par Enki Bilal comme un véritable bol d'air. Mais quand on veut lui donner la place de visionnaire, en rapport aussi à ses précédents albums, le dessinateur tient à relativiser ce point de vue.
Il s'estime être un observateur du présent, attentif aux traces du passé. A partir du quotidien, il construit du plausible mais propose aussi du délire. Quand ce dernier se réalise, c'est la réalité qui vient dépasser la fiction... Son inspiration vient de ce qui l'entoure, de son vécu.
Si l'on retrouve dans de nombreux albums d'Enki Bilal, une présence de la presse, avec, notamment même un faux numéro de Libération, le dessinateur admet qu'il ne mettrait pas maintenant la couverture d'un quotidien gratuit...
Enki Bilal lâche, à la fin de la conférence, qu'il est allé visiter la grotte de Lascaux et qu'une représentation l'a marqué plus que toutes les autres. C'est aussi de cette visite que lui est venue l'inspiration pour l'écriture de ce dernier album. Analysant le passé comme le présent, les artistes finissent par avoir toujours un temps d'avance par rapport à la science, à l'histoire...