source: Le spectacle du Monde
par Nicolas d'Estienne d'Orves
On assiste depuis quelques années à un retour nostalgique de la « réclame ». Cet ancêtre de la publicité revient dans nos cuisines et nos salons, sous la forme de produits dérivés à vues décoratives. Ainsi le savon Cadum est-il célébré sur des assiettes ou des thermomètres. Il en est de même pour le chocolat en poudre Banania, dont la célèbre effigie – un souriant tirailleur sénégalais – se retrouve désormais sur des horloges murales ou des mugs. Rien de bien grave à tout cela, si le soldat colonial n’était affublé de son fameux slogan : « y’a bon! » A force de voir ces produits se multiplier dans les foyers, des associations comme le collectif DOM (collectif des Antillais, Guyanais et Réunionnais) ou le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) ont lancé des procédures. Ils ne récusaient pas l’image elle-même, mais le slogan, jugé dévalorisant pour les Noirs. Le tribunal de Nanterre les a finalement déboutés, les condamnant à rembourser les frais d’avocats de la société Nutrimaine, qui commercialise aujourd’hui Banania…
Tout est bien qui finit bien, pourrait-on penser. Mais à l’heure où Barack Obama s’installe…