Ces gens qui savent…

Publié le 15 mars 2009 par Lozsoc

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a minimisé samedi 14 mars 2009 le rejet par les militants de la circonscription du Centre (Limousin, Auvergne, Centre) des listes pour les élections européennes, estimant que cette “petite cuisine” n’était pas essentielle.

Logique.

En effet, l’intéressée – on a pu le constater à l’issue du dernier Congrès – a toujours eu une idée très relative de la démocratie interne. En novembre 2006, elle a fait partie de ceux qui, à l’intérieur du PS, n’ont jamais admis le résultat des primaires et la désignation, par les militants, de Ségolène Royal. Elle a été une des chevilles ouvrières de la défaite aux présidentielles. Le « Tout sauf Ségolène » a abouti à la politique du pire, c’est-à-dire à l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République.


En novembre 2008, elle a été désignée au premier secrétariat au prix de manoeuvres d’appareil contraires aux pratiques statutaires du PS.
La motion E – arrivée largement en tête - a été écartée de la synthèse et plus de 50% des militants socialistes ont alors essuyé un gigantesque bras d’honneur de la part de l’actuelle direction. Même si aujourd’hui, des camarades proches de Ségolène Royal se sont vus confier des responsabilités au plus haut niveau du PS, les blessures de la base demeurent vives et profondes. Il ne s’agit que de replâtrage destiné à camoufler les lézardes de la façade.
C’est la raison pour laquelle la « ratification » par les militants socialistes de la liste pour les européennes ne doit pas faire illusion. Il s’agit d’un leurre puisque l’expérience a montré que le suffrage des militants n’a de sens que s’il avalise les choix de quelques apparatchiks sur le retour et des parachutages de personnalités socialistes dans des régions qu’ils ne connaissent pas. Là où les militants ont répondu favorablement, on dit que la démocratie s’est exprimée. On crie même victoire sans la moindre précaution. Là où la défiance s’est manifestée, on la minimise afin de mieux la nier et de conclure à son inexistence. Marc Vasseur a fait une excellente analyse de ce curieux phénomène.
La réaction scandaleuse et prévisible d’Aubry et, quelques jours avant, de Bartolone à l’égard du choix des camarades de la région Centre, ne fait donc que révéler au grand jour l’effroyable duplicité de la direction actuelle. Parce qu’ils ont refusé le parachutage du fabiusien Henri Weber (et copain de Bartolone), les militants de la circonscription Centre sont subitement devenus des bouseux, des moins que rien, des imbéciles à qui l’on fait la leçon depuis le 7ème arrondissement de Paris.
Ca tombe bien. Les couloirs de la rue de Solefrino sont remplis de gens propres sur eux qui savent…

Sarkozy peut dormir tranquille. Ses alliés objectifs travaillent pour lui.