Souvenez-vous, il y a quelques temps, je m'en prenais au dossier de presse des déodorants Hair Minimising de Dove que je trouvais assez léger côté informations (voir l'article).
Dove a vu, Dove a voulu compléter. C'est tout à leur honneur et je salue cette excellente initiative. J'ai donc pu poser les questions qui me préoccupaient quant à ces produits à Stephane Lefort, Responsable Scientifique Produits Hygiène/Beauté.
Dans le dossier de presse du déodorant Hair Minimising, il est expliqué que le composant qui retarde la pousse des poils est une alliance d'extraits végétaux. Sans dévoiler le secret de la formule, de quoi est faite cette alliance ?
Stéphane Lefort : Le Pro-Epil complex est effectivement une association d’ingrédients à base d’extraits végétaux qui a été développée afin d’assouplir et d’affaiblir les poils qui, semaine après semaine, apparaissent plus fins, moins résistants et plus faciles à retirer.
Sans dévoiler le secret de la formule, sachez que nous avons utilisé de l’huile de graine de tournesol, de l’extrait d’arnica des montagnes, de l’extrait de millepertuis, de l’extrait d’écorce de saule, de l’extrait hamamelis de Virginie et de l’extrait de fibraurea recisa, une plante ligneuse et grimpante originaire d’Asie du Sud-Est. Pour des questions de formulation, il a également fallu adapter la composition du Pro-Epil complex en fonction du format de Dove Hair Minimizing (aérosol ou bille) afin de lui conférer les mêmes propriétés au niveau de l’apparence des poils.
Il y a eu polémique autour des déodorants anti-transpirants qui pouvaient être cancérigènes, la formule anti-repousse des poils ne maximise-t-elle pas les risques ?
Stéphane Lefort : La santé et la sécurité des consommatrices sont au cœur de nos préoccupations et nous sommes au courant de cette rumeur qui a été initialement colportée par la diffusion d’un mail du Pr Casanova Larrosa selon laquelle les sels d’aluminium étaient présumés incriminés. Si le Pr Casanova Larrosa a en personne démenti être à l’origine de l’information initiale, cette rumeur s’est vue confortée par plusieurs études publiées dans des revues scientifiques mais dont la méthodologie peu rigoureuse et l’interprétation ont été largement contestées par la communauté scientifique internationale.
Hors, après une expertise approfondie de l’ensemble des données disponibles, la communauté cancérologique internationale et les autorités de santé américaine, et française s’accordent pour dire qu’il n’existe aucune preuve scientifique d’un lien éventuel avec le cancer du sein.
Par ailleurs, en 2007, un groupe de réflexion en cancérologie, constitué d’experts de renommées nationale et internationale, a analysé l’ensemble de la littérature scientifique portant sur la question et a émis ses conclusions, à savoir qu’aucune étude évoquant le risque n’est valable méthodologiquement parlant et que la seule étude scientifique menée avec rigueur, publiée dans le "Journal of the National Cancer" , n’a montré aucun lien entre le développement de cancers du sein et l’utilisation d’antitranspirants. Ces conclusions ont été publiées dans le la revue scientifique "Bulletin du Cancer" le 30 septembre 2008 et confirment qu’il n’y pas de risque cancérigène accru lors de l’utilisation de déodorant-anti transpirant à base de sels d’aluminium.
On sait que lorsque l'on utilise beaucoup un anti-transpirant, cela peut causer des kystes. Si la pousse des poils est retardée, là aussi n'y a-t-il pas des risques supplémentaires ?
Stéphane Lefort : Les antitranspirants sont des produits sûrs et efficaces utilisés depuis plus de 50 ans. Les ingrédients entrant dans leur composition sont strictement définis par la réglementation européenne. De plus, avant leur commercialisation, l’innocuité de tous nos produits est évaluée par des experts agréés en toxicologie. Les résultats de cette évaluation peuvent d’ailleurs être contrôlés à tout moment par les autorités compétentes. Il n’y a donc aucune raison de s’inquiéter. Les différentes conclusions apportées par les experts scientifiques démontrent clairement que l’utilisation d’antitranspirants, même pendant une longue période, n’est pas dangereuse pour la santé.
Dove Hair Minimizing a été évalué selon la même rigueur par nos experts en toxicologie avant sa commercialisation et n’apporte pas de risques supplémentaires, qu’il s’agisse de la formation de kyste ou d’autres problèmes de santé.
Quelle utilisation du déodorant Hair Minimising recommandez-vous ? Puis-je l'utiliser tous les jours, toute l'année ou faut-il le réserver à un usage ciblé, pendant les vacances par exemple ?
Stéphane Lefort : Nous recommandons une utilisation quotidienne et régulière du nouveau déodorant Dove Hair Minimizing. En fonction de votre nature de poil, il peut être nécessaire de l’utiliser pendant plusieurs semaines pour obtenir un effet optimal au niveau du poil. Nos tests montrent que 89% des femmes ayant participé aux tests voient ou sentent une réelle différence après 4 semaines d’utilisation (test quantitatif conduit sur 300 personnes US, Brésil, UK, Décembre 2007). Vous pouvez l’utiliser tout l’année et bien entendu pendant les vacances.
Bravo à la marque Dove pour s'être prêtée au jeu de l'interview avec une bloggeuse. Je pense que le responsable scientifique est de bonne foi et qu'il n'y a pas de grand danger à utiliser ces produits (du moins, il en est convaincu lui-même). Enfin, le terme "d'alliance d'extraits naturels" s'éclaire. Je vous avoue, c'est ce qui m'avait le plus laisser dans le doute...
Et vous, convaincues ?