L'équipe de Charlie Hebdo en guerre contre la presse gratuite :
Aux côtés de Philippe Val se trouvaient les caricaturistes Charb et Cabu qui, toutes les cinq minutes venaient agrémenter le débat d'un joli dessin sur transparent, toujours diversement apprécié par la salle. Selon Philippe Val, toute civilisation
Il faut sortir d'une détestation excessive de l'argent qui est un élément permettant la circulation des biens de façon positive quand l'accumulation n'est pas trop importante. Le fait de payer pour obtenir quelque chose, en échange, permet de garder un contrôle sur l'élément ainsi acquis. La gratuité met fin à l'échange, et prendre sans rien donner signale un retour à un univers précédent la civilisation...
Une démonstration philosophique du bienfondé de la presse payante :
Quand quelque chose est gratuit dans une société marchande comme la nôtre, il faut d'abord se demander qui paie et ce qu'on va nous demander de donner en retour. Les règles de l'échange deviennent alors plus sournoises sans vraiment cesser d'exister. Lorsque l'on ne paie pas pour avoir accès à de l'information, on perd également un droit à critiquer cette même information.
Encore aujourd'hui, on peut se demande que seraient véritablement les journaux gratuits sans la présence des quotidiens payants ? On peut établir que la presse payante joue le rôle de « surmoi » quant à la presse gratuite.
La presse gratuite : l'avenir de la presse payante ?
Au sein d'Internet, plus que le libre choix, c'est la jungle qui domine avec la dictature de la rumeur et du nombre de clics. Tout marche autour du buzz et non de la vérité de l'information proposée. On peut finalement dire n'importe quoi sur tout quand cela est gratuit. Le fait de payer pour quelque chose donne un contrôle que l'on perd dans le cas de la gratuité.
Après un tel monologue, Philippe Val a été vivement pris à partie dans la salle par différents membres du public qui se sont dépêchés de casser l'argumentation philosophique construite par le journaliste. Si la presse payante n'est plus rentable, n'est plus achetée par les lecteurs, c'est qu'elle n'a plus de raison d'être. Il n'est pas alors raisonnable de demander à ce qu'elle soit subventionnée avec l'argent du contribuable.
Si l'on peut reprocher aux sites internet de subir la loi des annonceurs, cela devient la même chose pour les quotidiens payants qui ont un besoin de plus en plus important de la publicité pour survivre. L'information librement accessible sur Internet casse le marché qui doit désormais se reconstruire autour de nouveaux modèles économiques.