Le féminisme est-il devenu ringard ?

Publié le 15 mars 2009 par Actualitté
Le magazine féminin Elle avait décidé, hier après-midi, de mettre les pieds dans le plat : le féminisme est-il devenu ringard ? Après avoir publié récemment un dossier sur une tendance marquée par le retour de la femme au foyer, Elle persiste...
Féminisme : un mot imprononçable ?
Trois femmes engagées sont venues débattre autour de la table. La romancière Benoîte Groult, Isabelle Germain, journaliste et auteur du blog Du rose dans le gris et Isabelle Sorente, polytechnicienne reconvertie dans l'écriture. Trois femmes, trois tons différents pour aborder un même problème.
Depuis quelques années, on a pu observer le retour de femmes hautement diplômées au sein du foyer afin d'élever leurs enfants. Cette tendance se retrouve corroborée également par une baisse significative de la consommation de pilules contraceptives entre 2003 et 2006. Peut-on pour autant dire que la femme occidentale reviendrait sur deux acquis fragiles et très récents : l'indépendance financière et physique ?
Le dictat des médias :
Pour Benoîte Groult, féministe convaincue, ce dernier terme apparaît injustement déconsidéré dans les médias ainsi que chez les très jeunes femmes qui n'osent plus se revendiquer telles. Isabelle Sorente se définit fièrement comme féministe. Il faut résister à cette ambiance qui va à la révision de tous les acquis de ces dernières décennies.
Isabelle Germain regrette que plus personne n'ose se revendiquer féministe. Et pourtant, il s'agit bien souvent d'une simple dénégation. Ce sont les médias, pleinement aux mains des hommes, qui tendent à faire passer le féminisme comme un comportement ringard. La femme a acquis durement son indépendance financière et physique mais un gros travail reste à faire quant à l'indépendance intellectuelle.
Le repli vers la cellule familiale :
Si le retour au foyer permet d'échapper au monde économique oppressant de l'entreprise, une fois les enfants élevés, il est très difficile de revenir dans le milieu professionnel. Mais, ce n'est pas souvent par choix que les femmes laissent de côté leur carrière. A l'heure actuelle 64 % des très jeunes enfants sont gardés par leur mère. Il n'y a tout simplement pas suffisamment de structures permettant d'accueillir les enfants.

La femme doit pouvoir garder le choix de pouvoir tout faire et non être obligée de choisir entre ses enfants et son métier. La France doit s'inspirer des législations en usage dans les pays nordiques. Les congés parentaux y sont quasiment aussi importants pour le mari que pour la femme. La maternité ne constitue plus ainsi un écueil qui arrête les employeurs prêts à engager une jeune femme.
D'un autre côté, de récentes études tendent à montrer que les aspirations des hommes et des femmes convergent de plus en plus. Nombreux sont les hommes à ne plus sacraliser la réussite professionnelle : le bonheur passe maintenant également par l'épanouissement au sein de la cellule familiale. L'entreprise ne rend pas suffisamment en rapport avec les sacrifices qu'elle impose.