Deuxième volet de notre enquête sur les conséquences de la crise et de la fusion ANPE/Assedic : les employés des pôles emploi sont de plus en plus nombreux à craquer. La nouvelle n’a pas fait grand bruit : un employé du Pôle emploi de Saint-Quentin (Aisne) s'est pendu dans la nuit de jeudi à vendredi dernier sur son lieu de travail. Lundi, Sud emploi a appelé la direction à «assumer ses responsabilités» estimant que les conditions de travail ont pu jouer un rôle dans cet événement. Selon de nouveaux témoignages que nous avons recueillis (voir la vidéo) , d’autres suicides ont eu lieu, et pourraient être étroitement liés à la dégradation des conditions de travail sur les pôles emploi.La fusion entre l’ANPE et les ASSEDIC, l’inscription en masse de nouveaux demandeurs d’emploi, ont aggravé la situation. D’abord, parce que depuis la fusion les salariées doivent apprendre sur le tas à gérer plusieurs postes de travail à la fois. Ainsi, un ancien salarié ANPE doit s’occuper de 200 dossiers en moyenne, mais aussi aller répondre aux appels de la plateforme téléphonique du 3949, le nouveau numéro unique du Pôle emploi mis à la disposition des demandeurs depuis janvier; et le lendemain, être amené à se rendre dans une unité différente que celle de la veille. Une charge de travail ingérable pour atteindre les «objectifs» fixés par la direction, et qu'il n'arrive à remplir qu'en rognant sur ses poses déjeuner et en travaillant 45h, déclarées 35... L’arrivée de 90 000 chômeurs supplémentaire en début d'année a fait monter d’un cran les tensions : l’augmentation des violences verbales et physiques des demandeurs à l’encontre des salariés (http://www.philippemarx.net/2009/03/les-agressions-se-muliplient-dans-les.html#links) participe de la détérioration de leur état de santé mentale. Fragilisés, certains craquent, d’autres ont recours aux psychotropes, ou tombent en dépression.C’est ce revers de la médaille qu’ont accepté de nous raconter trois salariées. Toutes demandent non seulement l’augmentation des effectifs, mais surtout un moratoire sur la fusion, avant que de nouveaux drames se produisent. Philippe MARX - Agir ! Réagir !