Je photographie "Le Parc" au Palais Garnier, je regarde ces jeux du plaisir et des sentiments. Je photographie ce pas de
deux insensé qui m'apparaît désespéré et je pense une nouvelle fois à la phrase de Pessoa qui figure sur la brochure de l'Opéra :
"L'espoir est le devoir du sentiment".
Je me replonge dans Pessoa, et je
me souviens comme j'aime cet auteur...
Penser à le relire. Tout.
"Ce que tu fais, fais-le supêmement."
"La plupart des gens ont des sensations conventionnelles."
"La distinction réelle se fait entre adaptés et inadaptés : tout le reste est
littérature."
"La beauté est le nom de quelque chose qui n'existe pas et que je donne aux choses en échange du plaisir qu'elles me
donnent."
«Les choses n'ont pas de signification : elles ont une existence.»
«La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas.»
«C'est l'amour qui est essentiel, le sexe n'est qu'un accident.»
et enfin :
«Aimer, c'est l'innocence éternelle, et l'unique innocence est de ne pas penser.»
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Et puis.
Je me demande pourquoi ce geste, ce geste-là précisément, me fait frémir, m'emporte
et puis m'achève. Une main sur un visage, comme pour l'apprendre par coeur avant l'oubli. Non, ce n'est pas ça, au contraire. L'apprendre par coeur du bout des doigts, avant le départ, pour ne
pas l'oublier...
Le devoir du sentiment.
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