Cette démarche est dangereuse sur le fond puisqu’elle aboutirait à fragiliser encore davantage les salariés les plus âgés désireux de prendre leur retraite.
Elle est également inopportune au moment où la précarité, le chômage partiel ou total, aggravent les incertitudes du monde du travail et pèsent directement sur le niveau des pensions des futurs retraités.
Il faut rappeler que le taux d’activité des salariés de plus de 55 ans reste très bas (- de 40 %). Comment dans ces conditions envisager de différer l’âge d’accès à la retraite à travers le levier des retraites complémentaires ? Comment proposer une telle mesure au moment où les plus anciens constituent une cible privilégiée des plans sociaux ?
Le Parti socialiste comprend la volonté des organisations syndicales qui entendent travailler sur d’autres paramètres que l’âge de départ en retraite et souhaitent, à juste titre, maintenir dans les faits la retraite à 60 ans.
Le Parti socialiste dénonce la manœuvre patronale, chantage à la baisse des pensions. D’autant que le montant des retraites du régime général connaît déjà une inquiétante érosion depuis le début des années 2000, à cause des effets négatifs des réformes Balladur de 1994 et Fillon 2003. Malgré les promesses électorales du candidat UMP à l’élection présidentielle, la situation des retraités ne cesse de se dégrader.
Ainsi, aujourd’hui, près de 50 % des 14 millions de retraités vivent avec des revenus inférieurs au Smic. Cette menace de recul de l’âge de départ s’exprime alors que les retraités sont déjà confrontés à une réelle baisse de leur pouvoir d’achat et à des difficultés quotidiennes croissantes.
de Charlotte BRUN,
Secrétaire nationale au handicap et aux personnes âgées.