Car c'est bien de ça qu'il faut parler avec Lady Gaga, c'est de l'entertainment, c'est le retour de la vraie pop culture, celle qui fabriquait des icônes. La jeune fille n'est pas apparue de nulle part, et c'est toujours ridicule de voir qu'on peut la comparer à britney ou aguilera qui, sans producteur ou sans disney, n'auraient probablement jamais mis les pieds sur une scène. Lady Gaga traîne dans le milieu de la musique depuis quelques années déjà. Elle a d'abord officié comme songwriter pour Pussycat dolls ou Britney, puis Akon remarque sa voix sur une demo enregistré pour un de ses titres et lui propose de rejoindre son label. En parallèle , Lady Gaga écume les clubs de New York avec son acolyte Lady Starlight et se produit au festival Lolapalloza en 2007, deja dans sa tenue fétiche, c'est a dire..sans tenue. Je ne vais pas vous faire sa bio, vous chercherez sur le net. Mais c'est bien là le problème : on est en face d'une vraie artiste, qui connaît la scène, qui s'est crée son personnage au fil des ans, qui écrit sa musique, la joue, et, pour l'avoir vu en concert, chante vraiment, et qui est totalement vidée de son art par des journalistes incapable de maîtriser leur sujet et de l'expliquer au public. hein tania.
Certains trouveront la démarche commerciale et mercantile, mais en 2007 on trouvait sa démarche théâtrale et sa tenue provocante Tout est question de point de vue et de frontière idiote entre underground et mainstream, et aujourd'hui on reste en surface sur la vie d'un artiste, on ne juge que par le clip passé sur MTV. Si Lady Gaga est un produit, c'est elle qui l'a imaginé, et peu d'artistes aujourd'hui le font aussi bien.Musicalement, c'est pareil, son style très pop, teinté de sonorité ultra 80s profite d'une production parfaite, donc forcement louche pour la presse "spécialisée", et qui s'inscrit très bien dans son délire "retro-futur". La même musique enregistrée "lo-fi" par une chanteuse norvégienne, et toute la presse pseudo branché se mettrait à genoux devant elle. Son désir de pousser l'esthétique à son paroxysme n'est pas moins noble que de faire des pochettes en collage et des clips au camescope pour faire "indie". Le travail de stefani pour créer le personnage et l'univers de lady gaga est aussi louable que celui d'un Bowie, de Kiss, de Madonna et de ces idoles qui un jour ont dépassé le simple statut de chanteur. Lady Gaga n'essaie pas d'être "hype", elle essaie d'etre "over the top", et c'est ça qui est jouissif. Oui c'est le début, oui, peut être qu'elle ne fera qu'un album, on ne sait pas, mais elle aura réveillé la pop musique qui s'était installée depuis quelques années dans une industrialisation et un clonage des chanteuses plutôt rébarbatif...sans parler de nous, pauvre France, avec nos 50 chanteuses à guitares sèches qui nous parlent du café d'en face. Heureusement qu'il reste des artistes hédonistes, qui veulent repousser les frontières de la simple chansonnette en jean et en pull en laine.