Hier soir, avec Hélène, on s'est fait la petite auberge de Beaufort-en-Vallée, haut lieu de la boule de fort. Ça ne paie pas de mine mais on s'est régalées. En rentrant, j'ai respiré l'odeur de MA campagne. J'avais oublié. Cette odeur unique de terre mouillée et de végétal qui vous emplit les narines, le soir, quand vous sortez de votre voiture. J'avais oublié. A vol d'oiseau, mon jardin n'était pas très loin, et j'aurais aimé m'y réveiller, ce matin. Tirer mon rideau à moi, voir la mare sortir de sa torpeur, les lézards lézarder dans les fissures du tuffeau et pester sur le merle s'égosillant sur la cheminée. Au lieu de ça, nous sommes reparties pour la ville et ses émeutes potentielles (ça chauffe, le samedi, dans mon quartier !).
En chemin, on s'est poêlées en potassant un Guide de conversation français-anglais que j'ai reçu hier. C'est un petit bouquin fort drôle de Vincent Haudiquet, édité par Chiflet & Cie, déjà connus pour leur guide précieux Comment élever un ado d'appartement et du Gay Vinci Code. Le principe : apprendre à traduire des phrases d'une grande inutilité dans toutes les situations du quotidien que l'on peut rencontrer. Par exemple : "C'est fou ce que le thé améliore le goût de l'eau chaude" (It's great how tea adds flavour to hot water !). Au bar, pour parodier l'une des phrases de l'auteur à la mode Ackerman, ça donnerait : "J'espère que tu vas me rembourser le verre de crémant que tu as renversé car je n'ai l'intention ni de lécher le comptoir ni de le boire avec une éponge.". Un nouveau défi me vient à l'esprit : celui ou celle qui fera la traduction parfaite de cette phrase inutile en anglais gagnera une bouteille d'X Noir. Allez, une dernière pour la route, ou plutôt pour le rail (restons écolo), puisque c'est une phrase adaptée à un voyage en Eurostar : "La dernière fois, la mer était calme, nous sommes passés au-dessus du tunnel." Au fait, le guide en question, il coûte 12 euros… Ça vaut le coup d'investir pour quelques fous rires.