Si seulement le XV de France pouvait s'inspirer des moins de vingt ans tricolores !
Un score sans appel, une domination franche, notamment devant, un réalisme et une réussite insolents, tous les ingrédients étaient réunis hier soir à Worcester pour que les jeunes Français remportent haut la main le "baby crunch" du Tournoi des moins de vingt ans.
Les protégés de Philippe Sella ont proposé un rugby tourné vers l'offensive, mais qui n'a pas laissé de côté ce qui constitue la clé d'un succès face aux Anglais, quels que soit leur âge : le combat. On aimerait bien que le pack des séniors dominent son homologue, demain à Twickenham, comme le fit le huit bleuet hier. Même réduits à sept pendant dix minutes après un carton jaune, les avants Français n'ont pas été mis en difficulté par des Anglais assez loins de leur réputation. En revanche, s'il y a une chose que les jeunes du XV de la Rose partagent avec leurs aînés, c'est bine l'indiscipline, qu'elle soit ou non sanctionnée.
Il est apparu assez rapidement évident que les locaux avaient prévu d'user d'expédients plus ou moins licites pour ralentir les sorties de balles tricolores. AInsi, on vit régulièrement des Anglais tomber, sans le faire exprès évidemment, dans le camp Français. Mais cela n'a pas suffi à empêcher les coéquipiers du brillant Alexandre Lapandry, encore en vue hier, de porter le danger dans la moitié de terrain Anglaise.
On vit également quelques marrons échangés, davantage du fait des trois-quarts que des avants...tout fiche le camp.
Malgré un sursaut d'orgueil des locaux en milieu de deuxième mi-temps, on a assisté à un match à sens unique. Certes, deux des quatre essais inscrits par les Bleuets l'ont été dans des conditions de réussite maximales (un rebond favorable pour l'un et un ballon qui finit applati dans l'en-but après un drop Français contré pour l'autre). Mais globalement, il n'y avait pas photo hier.
Après le 40 à
20 infligé aux Gallois le mois dernier, ce nouveau succès tendrait
à démontrer que la formation Française ne va pas si mal que cela,
et qu'il existe chez nous un réservoir de talents à tous les
postes. Il y a donc un travail de fond à accomplir pour transformer
ces pierres brutes en joyaux, et pour faire en sorte qu'à l'étage
supérieur ces talents ne s'étiolent pas sur les bancs des clubs
professionnels.