Manger des produits identifiés et locaux

(Photo LOF - Livre instructif, et qui fait peur)

Merci beaucoup Ilaeka de nous avoir envoyé Animal, Vegetable, Miracle de Barbara Kingsolver
Ce livre et leur site raconte une année d’une famille qui tente, en Virginie, de manger le plus localement et le plus sainement possible, des produits du jardin ou des fermes voisines.
Rien n’est produit au-delà d’une heure de route.
En 50 ans les nord américains se sont complètement déconnectées d’un modèle durable de vie en premier lieu dans la façon de s’alimenter.
Même s’il existe une inertie culturelle qui porte encore les latins à manger pour le plaisir (Barbara Kingsolver évoque ces rencontres ou les francophones parlent de ce qu’ils mangent, de slow food etc. ), nous suivons tous ce modèle à grande vitesse :
L’agriculture chimique et l’industrie de transformation alimentent des mangeurs solitaires de produits conditionnés-assaisonnés pensés pour être stockés-distribués, remplir des estomacs, la plupart du temps contenant d'inévitables toxiques reconnus.
L’idée est que si on ne veut ni s’empoisonner avec ce qu’on mange, ni continuer à détruire la terre, il faut produire soi-même où connaître personnellement la personne qui produit.
Le livre, écrit sans militantisme dogmatique, fait l’inventaire des difficultés et des plaisirs rencontrées.
Les fruits, sont un problème majeur, les Kingsolver les font sécher pendant la saison, les congèlent, mais l’hiver est long.

(Photo LOF - Avocat Hass d’Algarve, à chair jaune)

Nous vivons en climat méditerranéen, qui est la plus ancienne zone de civilisation humaine, avec les millénaires, les hommes y ont sélectionné des fruits pour leur gout.
Ils donnent toute l’année (avec les agrumes l’hiver), des cultivars sont destinés au séchage (figues, raisins, pêches, dates, etc.)
Pourtant ici aussi on a perdu la moitié des fruits et légumes que les arabes cultivaient au moyen age.
Tous ces savoirs millénaires et toutes ces plantes disparaissent au profit de conserves ou des variétés contemporaines insipides mais transportables.
Partout, il y a un vrai défi à faire son potager et son verger vivrier traditionnel, car l’acculturation va vite et fort.

(Photo LOF - avec mayonnaise sans poivre venu de loin, mais aux zestes d’orange amère... c’est bien meilleur )