Après avoir voulu innover en introduisant un impôt dégressif et s’être fait tancer par le Tribunal fédéral, le demi-canton d’Obwald a accepté, en 2007, en votation populaire une soi-disant flat tax qui est très progressive pour les petits revenus et effectivement plate pour les hauts. Aujourd’hui, le petit demi-canton persiste à essayer d’attirer de riches contribuables et essaie une nouvelle sorte d’appât : la «zone à haute qualité d’habitation».
De quoi s’agit-il ? C’est très simple, les plus riches pourront tout prochainement construire dans des zones … non constructibles.
De cette façon, le demi-canton d’Obwald introduit une nouvelle inégalité crasse entre les habitants «normaux», soit de seconde zone, et les habitants «de haute qualité», soit de première classe. Le critère retenu pour séparer le bon grain de l’ivraie étant, bien entendu, l’épaisseur du porte-monnaie.
À l’heure ou ceux qui ont essayé de nous faire croire que l’enrichissement par la fructification, automatique et sans efforts, du capital était la voie à suivre sont en train de se faire rembourser leurs divagations financières par l’argent du travail, on ne peut pas dire que le Grand conseil d’Obwald fasse preuve de pudeur.
Ainsi donc, demain, les riches Obwaldiens auront leurs quartiers réservés qu’ils ne manqueront pas de faire vidéosurveiller, histoire d’éviter que les habitants des «zones à basse qualité d’habitation» ne viennent piétiner leurs pelouses.
Après la mise en place de tels avantages pour les pairs de Madoff & Co, que pourra bien faire de plus le gouvernement obwaldien ? On se le demande. Mais comme ils semblent capables de tout, on voit bien les conseillers d’Etat Urs Wallimann, Hans Wallimann, Hans Matter, Niklaus Bleiker, Esther Gasser Pfulg et Hans Hofer se mettre en quatre et proposer de tondre les pelouses et de tailler les rosiers des «inestimables habitants de haute qualité» qu’ils auront réussi à attirer dans leur petit demi-canton.
Dans le demi-canton d’Obwald, s’il y a une industrie qui est à la pointe, c’est bien celle de la brosse à reluire et en matière de sport, le léchage de bottes fait figure de sport cantonal !
- Crédit image : photographie empruntée sur le site de Sachseln.