Il y a les vacances « sex, drugs & rock’n’roll ». Les miennes étaient plutôt « books, tea & sleep ». Darjeeling. Perchée à plus de 2000 mètres d’altitude, cette ville de montagne est réputée pour la qualité de ses thés noirs. Certains jours, les nuages laissent transparaître quelques uns des plus haut sommets du monde. L’Himalaya. Les neiges éternelles sur des kilomètres, une incomparable splendeur pour les yeux éloignés à comparer avec l’incroyable cruauté pour ceux qui ont essayé de s’en approcher. Mais commençons par le début.
Vendredi, 14 heures, départ de Delhi pour ce qui s’annonce être le plus long trajet en train de toute ma vie : 38 heures. La première classe est confortable, mais pas assez pour justifier son prix exorbitant. Pour vous donner une idée, le billet coûte presque l’équivalent du salaire moyen en Inde. Le voyage s’est déroulé sans heurs jusqu’à samedi midi. Alors que je discutais avec mon compagnon de cabine des mœurs des adolescents européens, le train s’arrêta à New Jalpagouri, ma gare d’arrivée !
Deux possibilités : soit le train avait environ 16 heures d’avance, soit j’avais mal lu le descriptif sur Internet. Je vous laisse deviner quelle a été ma conclusion. Même si mon ego en a pris un coup (quand même, c’est pas compliqué de lire correctement un billet de train), j’arrive avec un jour d’avance, tant mieux !
Après quelques quatre heures de jeep (à 10 dans la jeep), me voilà arrivé à Darjeeling. Le Lonely Planet décrit le panorama sur l’Himalaya et la vue sur quatre des cinq plus haut sommets du monde comme la quintessence de la ville. Dommage qu’il y ait du brouillard…
Maintenant, réfléchissons une seconde : si on enlève à quelque chose sa quintessence, qu’est-ce qu’il lui reste ? Il reste le solvant… Le Darjeeling de samedi, c’était un peu ça : une autre ville sale et bruyante avec les même immeubles délabrés que partout ailleurs. Heureusement, le vent souffle…
A bientôt pour de nouvelles aventures…