Hier alors que certains étaient partis en pause repas d'autres avaient décidés de sacrifier ce moment à une conférence sur le grand Osamu Tezuka. Et il aurait été dommage de la rater.
Étaient présents Finet Nicolas, Ferrand Stéphane, Langevin Sébastien (le rédacteur en chef de la section manga chez Canal BD), Agogué Sébastien (attaché de presse chez Tonkam), Dixneuf Adrien (cofondateur des éditions H).
Il faut savoir avant tout qu'Osamu Tezuka est un mangaka essentiel c'est lui qui a posé les bases (codes graphiques, découpage, scénario) du manga moderne. C'est ce qui lui a valu le surnom de père du manga ou carrement de Dieu du manga.
La conférence visait essentiellement à montrer à quel point Tezuka est un auteur important non seulement pour le manga mais aussi pour la BD en général. Plusieurs points étaient abordés : son génie créatif et sa boulimie de création, la façon dont il a profondément bouleversé la bande dessinée au Japon, ses oeuvres phares, son ouverture d'esprit et la reconnaissance à l'étranger.
Au cours de sa carrière Osamu Tezuka a produit le nombre astronomique de 150 000 planches pour donner un point de comparaison Hergé en a fourni 2 000. Bien sûr Tezuka ne serait pas arrivé à un tel chiffre sans assistants dont beaucoup sont devenus par la suite de grands noms comme pour ne citer que lui Buichi Teraswa (le papa de Cobra).
C'est cet appétit de création (Sébastien Langevin l'a qualifié d'« ogre de création »), une grande ouverture d'esprit, une solide culture (autant orientale qu'occidentale) et une énorme curiosité qui lui ont permis de bouleverser, et même de fonder les nouveaux codes de la bande dessinée japonaise.
Parmis ces oeuvres phares s'il fallait en citer, car toutes on vraiment un grand intérêt, on pourrait envisager Boudha (dans lequel transparent le grand humanisme du mangaka), l'Histoire des 3 Adolf (un thriller politique et historique vraiment splendide), Black Jack, Ayako, Astro Boy (où l'on peut constater son ouverture pour les sciences à une époque où le Japon les rejetées), ou encore Phoenix (une oeuvre que l'auteur lui-même plaçait au dessus des autres et qu'il aura mis 30 pour écrire).
Si Tezuka est un incontournable pour les amateurs de manga en France, il n'a pour autant pas la reconnaissance qu'il mérite. C'est un des auteurs de BD dont l'oeuvre et la plus riche et diversifiée au monde. En France, il est très largement édité, et l'on peut se faire une bonne idée de la diversité de ses oeuvres pourtant la reconnaissance n'est pas vraiment là.
Il faut voir dans cette conférence du Salon du livre un premier pas, un deuxième a été fait avec l'édition d'un numéro de Manga 10 000 images consacré à ce mangaka exceptionnel. Nous vous reparlerons d'ailleurs très prochaine de ce numéro de la revue manga 10 000 images spécial Osamu Tezuka. Et ce sera l'occasion de revenir plus en profondeur sur le travail du père du manga moderne.