Écrit et réalisé avec un flegme, La ville fantôme a le charme des films anglais propres sur eux mais so charming, notamment grâce à une interprétation sans faille. En bon scénariste, Koepp n'oublie aucune étape, de « punaise, je suis mort » à « mazette, j'ai un don », dans une première partie riche en découvertes et en situations amusantes. Gervais y est hallucinant en dentiste coincée et ballonné. La suite est sans doute moins percutante, car plus attendue, menant vers une résolution un peu poussive, l'auteur n'arrivant visiblement pas à clore son récit.
Il n'empêche : Ghost town est un rafraichissant cocktail d'humour et de distinction, une version digest de Cyrano de Bergerac. De la pièce de Rostand, on reconnaît également la structure du triangle amoureux, l'un des deux mâles dictant à l'autre ce qu'il doit dire à la femme qu'ils convoitent. En sortant de la salle, on fera particulièrement attention de ne pas se prendre un bus en pleine tête, ça rend la vie trop compliquée.
6/10