Dans le Paris du début du XXème siècle, Léa de Lonval (Michelle Pfeiffer) finit une carrière heureuse de courtisane aisée en s'autorisant une liaison avec le fils d'une ancienne consoeur et rivale, le jeune Fred Peloux, surnommé Chéri (Rupert Friend). Six ans passent au cours desquels Chéri a beaucoup appris de la belle Léa, aussi Madame Peloux décrète-t-elle qu'il est grand temps de songer à l'avenir de son fils et au sien propre...
Il faut absolument marier Chéri à la jeune Edmée, fille unique de la riche Marie-Laure.
Alors que le moment fatidique approche, Léa et Chéri tentent de se résoudre à cette séparation imminente tout en s'apercevant qu'ils sont beaucoup plus attachés l'un à l'autre qu'ils ne voulaient bien l'admettre.
Stephen Frears, transpose de manière très réaliste l'écriture de la romancière Colette, sur les courtisanes surnommées "les grandes horizontales", personnes très en vogue dans le Paris du XIXème siècle. Célèbres pour leur beauté, leur esprit, leur conversation et leur savoir-faire, ces demi-mondaines étaient au centre de la vie sociale et politique de Paris. Plus d'une à "oeuvré" dans l'ombre de grands politiciens et monarques. Colette personnage fascinant comme femme et comme auteur, a toujours figuré parmi les auteurs favoris de Stephen Frears, et l'oeuvre de la romancière a dès les premiers livres, séduit le public par le ton chaleureux et très personnel. Dans Cheri, elle ne dépeint pas Lea comme une caricature de courtisane de l'époque, mais au contraire, comme une femme intelligente, ayant un grand sens de l'humour, aimable, éduquée, élégante, et avec une classe énorme. Les courtisanes de haute volée, comme Lea étaient indépendantes, et aisées. Elles placaient bien leurs "cadeaux" et vivaient retirées entre elles, car le métier" ne leur permettait aucune amie, si ce n'est nouer des relations amicales avec les consoeurs. Avec Cheri, Frears flirte allègrement avec des scènes impressionistes, aux belles palettes de couleurs que n'auraient pas reniés Monet ou Manet, des décors majestueux, le luxe des palaces de Biaritz, Maxim's le lieu de "rencontres" par excellences, et l'ironie, le tout sur une musique exceptionelle d'Alexandre Deplat aux relents de Saint-Seans, Debussy et Ravel. Et le casting n'est pas en reste. Rupper Friends à voir très bientôt dans Young Victoria, est très convaincant en jeune amant, et Michèle Pfeiffer à l'aise, et fraîche dans la peau de Lea. Je m'en voudrais de ne pas citer Kathy Bates en maman "absente" de Cheri, aigrie par l'âge, mais toujours drôle lorsquelle sort une vacherie, et chez qui luxe rime avec kitch, tout le contraire de Lea dont l'appartement est meublé de mobilier simple tout en forme et lignes élégantes. Stephen Frears qui en toute modestie affirme s'appuyer sur son chef-opérateur, décorateur et costumier (un bon trio au vu du résultat) délivre un très beau film
Une mini bande-annonce, et Michèle Pfeiffer sur le red-carpet lors du dernier festival du film à Berlin (Berlinale)
Sources dossiers persos et vision-presse.