Ils étaient plusieurs centaines réunis place de la Sorbonne pour assister ce vendredi après-midi au « procès de la bande des trois » : Nicolas Sarkozy, Xavier Darcos et Valérie Pécresse. Une mobilisation originale et festive organisée par les enseignants en histoire de Paris-I pour montrer au gouvernement que le mouvement de protestation ne faiblit pas. Depuis plusieurs jours, une information pour le moins surprenante circule sur Internet : « Procès devant les très doctes pères de la Sorbonne de Sarkozy et de ses complices, les très atroces, très horrifiques et très horribles Xavier Darcos et Valérie Pécresse, accusés d'hérésie, de parjure et de blasphème envers l'illustre Université et le Bien Public. Le tribunal prononcera son jugement sur le parvis de la Sorbonne. » (Voir la vidéo)Après les manifestations, occupations et autres blocages, le comité de mobilisation de l'université Paris-I Panthéon-Sorbonne a souhaité mettre en place de nouvelles formes d'action.Une dizaine d'enseignants en histoire de la Sorbonne, déguisés, sont entrés en scène pour cette parodie de procès. Nicolas Offenstadt, maître de conférences à Paris-I, explique la cause de ce rassemblement : « C'est l'ensemble du système éducatif français que l'on souhaite abattre et toute forme de pensée critique. » (Voir la vidéo)Le procès s'ouvre avec le fou-rire du public : « Vous avez devant vous trois accusés, la liste des crimes qui leur est reproché est longue : tentative d'assassinat, complot et conspiration, vol et extorsion, outrage blasphème, parjure et hérésie contre l'université, le savoir et le bien public. »Le parquet de la Sorbonne entame son réquisitoire à l'encontre de Nicolas Sarkozy : « La cour cherche à comprendre ce qui peut vous pousser à démanteler avec une telle rage les établissements d'enseignement supérieur et tout le système public de l'Education nationale. Quel traumatisme explique que vous agissiez ainsi ? »Pour simple réponse, le faux Nicolas Sarkozy soulève son téléphone et appelle « Carlita ». Les arguments de défense des deux autres accusés ne sont pas plus convaincants.A l'énoncé du verdict, pas de surprise : coupables. Plus étonnantes, leurs condamnations. Hormis leur destitution, Xavier Darcos est contraint « au port de couche à vie » et Nicolas Sarkozy à « l'écartèlement de toutes ses Rolex ».Nicolas Offenstadt se réjouit du succès de cette nouvelle forme de mobilisation et explique que les enseignants ne comptent pas en rester là : « Le mouvement va continuer et se durcira s'il n'y a pas d'avancées significatives car les enjeux sont trop lourds. La semaine prochaine, la Sorbonne va organiser des cours libres, ouverts à tous et beaucoup d'enseignants seront mobilisés pour la journée d'action nationale du 19 mars. »Philippe MARX - Agir ! Réagir !