La séance d’hier soir (21h30) fut haute en couleurs surtout avec les propos tenus par la ministre de la Culture, Christine Albanel. Cette dernière s’indignant des “caricatures” faites à son cher projet de loi ne trouve rien de mieux dans son argumentaire que d’évoquer un exemple fâcheux et triste de l’histoire française et européenne : la Gestapo.
Il faut rappeler que les sanctions à l’encontre des internautes fautifs (ou pas) de téléchargement seront prises par 3 magistrats au rythme de, accrochez vous, 1000 par jour ! Soutenant qu’il y a un dialogue entre les magistrat et les internautes et que la présomption à l’innocence est respecter ainsi que les principes contradictoires, il est clair que son “dialogue” est un pur mensonge. Je vois plus une sorte de Sanction-numérique-automatisé et autoritaire, même innocent vous passerez direct à la case “coupable fiché par l’hadopi”. Ridicule et honteux.
Voici les propos de la ministre en manque d’arguments :
« Je suis accablée par toutes les caricatures sur tous les bancs et par l’obstination qui consiste à présenter l’Hadopi comme une sorte d’antenne de la Gestapo, c’est particulièrement ridicule »
L’opposition appelle au scandale et somme la ministre de retirer ses propos tout simplement hors-sujet. Patrick Bloche (PS) est particulièrement « bouleversé » par les propos de la ministre. Il prend ensuite la parole et raconte « à cause de la Gestapo je n’ai jamais connu ma grand-mère paternelle qui a été gazée à Auschwitz le 4 août 1944 ». Cette évocation de son histoire familiale jette un froid dans l’hémicycle, Albanel semble visiblement gênée et dans une bien mauvaise situation. Elle a raison et retire donc le mot “Gestapo” de son argumentaire déjà bien vide, cependant elle ne retire pas le reste de sa phrase et réitère : “vous présentez cette haute autorité comme une instance policière, dangereuse qui veut attaquer les libertés, c’est honteux. (…) La haute autorité, composée de magistrats est là pour établir le dialogue avec les internautes » . Tiens le fameux dialogue dont j’ai parlé plus haut, si vous avez un minimum de connaissances mathématiques vous constaterez bien que ce dialogue est d’un ridicule consternant et que la procédure, je suis désolé de le dire, relève bien d’une instance policière chargée de punir les internautes en leur coupant un moyen bien utile de “liberté d’expression“. En tout ça financé par le ministère de la Culture … (d’ailleurs Christian Paul (PS) rappelle que la CNIL est contre la suspension d’internet car elle supprime un moyen de s’exprimer librement).
Pour finir avec cet article on peut dire que Christine Albanel a marqué un point Godwin : La loi de Godwin est un adage, partie du folklore Usenet, énoncé en 1990 par Mike Godwin : « Plus une discussion sur Usenet dure longtemps, plus la probabilité d’y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Hitler s’approche de 1 » Dans un débat, donner un point Godwin revient à signifier à son interlocuteur qu’il vient de se discréditer en vérifiant la loi de Godwin.
Je citerai mon député préféré, Jean Pierre Brard : “On ne perfectionne pas ce qui est liberticide, on y renonce ou on le confirme” il dénonce aussi une “Dérive monarchique et autoritaire du régime” et accuse enfin que l’on veut “bâillonner les internautes.”
Note : je vous encourage à regarder la vidéo dans son intégralité ;), La prochaine séance sera le 31 mars vraisemblablement.
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