Parce que oui, le seul tort de Fabchannel était celui-ci : offrir en bonne qualité, et en streaming, des concerts en intégralité. Ils étaient enregistrés au Paradiso (Amsterdam), et c'était un très bon moyen de voir ce qu'un groupe avait dans le ventre sur scène. Mais l'industrie musicale est bien trop bornée pour voir tout l'aspect éminemment positif du site, vecteur de promotion de ce, à entendre tout le monde, constitue le seul échappatoire à la crise du disque, et par extension des revenus des artistes. Maintenant, il ne sera plus permis de voir un groupe en live avant de s'aventurer à acheter un billet (parfois cher), il ne sera plus possible de revivre les émotions ressenties en live au travers d'une vidéo, serait-ce à Amsterdam. Les maisons de disques (ici, je cible bien entendu les grosses machines à fric, pas les petits labels) ne font que chercher le profit immédiat, sans se remettre en question, et surtout sans chercher des moyens de pérenniser un secteur hélas fort fragile.
Cela s'appelle scier la brance sur laquelle on est assis. Et à ce rythme, on peut craindre que la chute soit bien douloureuse (cela a bien commencé, ceci dit) : ce ne serait que justice.