J'ai donné jeudi 22 janvier 2009 mon dernier cours à l'école de journalisme du CELSA ... à la fin de ce septennat, durant lequel j'ai vu défiler un certain nombre d'apprentis reporters, un des mes étudiants, Thomas Rozec, avec qui il m'était arrivé de parler de musique, vient me voir et me tend ce CD d'Arch Woodmann en me disant que j'aimerai peut-être ...
Ma méfiance naturelle m'incite à écouter ce genre de propos avec prudence ... sauf que celui-ci ne s'accompagnait pas, pour une fois, d'une litanie de raisons pour lesquelles je devrais absolument apprécier ... « mon » étudiant avait donc eu la sage attitude de privilégier l’incitation ... une fois rentré à mon domicile je mets donc le disque ... et là, surprise ...
Je découvre d'abord que ledit Thomas Rozec est le bassiste de cette formation rock et même l'un des producteurs du disque ... courageux quand on connaît l'âge du garçon ... courageux de mener de front ces deux vies car le journalisme n'est pas de tout repos, même si des mauvaises langues veulent nous en persuader ... courageux en fait de défendre jusqu’au bout un projet auquel on croit … c’est si rare dans cette société de l’éphémère …
C’est un CD envoûtant à bien des égards … d’abord parce que ce mélange d’atmosphères folk et post-rock évoquerait volontiers un délicieux cocktail où l’on aurait mélangé un doigt de Explosion in the Sky, un autre de Syd Matters, et une pincée de Thomas Dybdahl … ce dernier me permet d'évoquer la voix du chanteur d’Arch Woodmann, antithèse en quelque sorte de celle de Kurt Elling dont je parlais dans la précédente chronique …
Ici, la voix est peut-être éthérée mais comment pourrait-il en être autrement dans cette ambiance aérienne … alors que, en ces temps d’hiver rigoureux, nos corps sont emmitouflés dans des doudounes et que certains d’entre nous rêvent à d’autres horizons sous d’autres latitudes, il est urgent d’écouter ce groupe plus que prometteur … il a même tout d’un grand si vous m’autorisez à détourner un ancien slogan publicitaire …