Elu président de la République le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy est à la fin du premier tiers de son parcours. Il a dit « je veux être le président de la République qui tiendra ses engagements ». C’est ce qu’on verra en mai 2012…
Un point important de ses engagements consistait en l’établissement d’un service minimum en cas de grève dans les transports publics terrestres. Des accords de prévention ont bien été adoptés et, lors de la grève générale du 29 janvier, on a remarqué qu’à Paris les transports en commun fonctionnait à plus de 50%.
Mais on a aussi noté que la créativité syndicale est parvenu a trouvé des failles dans ce système, avec des grèves perlées, de courte durée, annoncées ou pas, d’ailleurs suivies d’effet ou pas, avec pour seul but de désorganiser une gare ou un dépôt.
On se doute que le même type d’action, soutenu tantôt par SUD tantôt par la CGT, peut fort bien être transposé à la Poste ou dans l’Education nationale.
Il convient donc de renforcer les sanctions pécuniaires et pénales à l’égard des personnes et des organisations, à chaque fois que l’action aboutit soit à remettre en cause de droit de travailler pour les autres, soit le droit à la continuité du service pour les usagers.
Un récent sondage publié par Le Cri du contribuable (http://www.lecri.fr/72-des-Francais-veulent-limiter-le-1335.html) indique que 72% des Français sont favorables à une limitation du droit de grève. Ils attendent très exactement ce que nous venons d’indiquer plus haut.
Mais cela n’est pas suffisant.
Comme à chaque fois que la droite l’emporte (cf 1986, puis 1995. Le cas de 2002 relevant d’une autre catégorie, la droite n’étant peut être pas majoritaire dans les votes Chirac du 5 mai…), il suffit de quelques mois pour que la légitimité des urnes cède la place à celle de la rue. Et l’on a pu dire que les manifestations du 29 janvier 2009 avaient « rapporté » 2,6 milliards d’euros, coût estimé des mesures annoncées le 18 février par le président de la République.
C’est pour obtenir davantage que les mêmes remettent le couvert le 19 mars. Comme entre temps la crise économique s’accentue, et que la grève générale violente en Guadeloupe a été un succès sur toute la ligne, il faut s’attendre au pire à l’occasion de la prochaine allocution présidentielle !…
Attention : une chose est d’être d’accord, ou pas, avec le président de la République. Une autre est d’approuver ou de désapprouver le fait que ce soit la rue qui toujours l’emporte. Pour réformer le CNRS, la Recherche, les Universités, les études secondaires, l’assurance-chômage, les retraites et même la fixation du SMIG ! Tout se passe comme si rien ni personne, en tout cas six mois après l’élection présidentielle, ne pouvait lui résister. Comme si l’esprit de 1793 était toujours présent.
Dans tous les pays du monde de grandes manifestations publiques rythment la vie démocratique. A l’occasion de la dernière élection présidentielle américaine on nous a repassé en boucle, sur nos écrans de télévision, les manifestations historiques de la bataille pour les droits civiques. Elles étaient en effet impressionnantes. Mais, à Washington, elles ne bloquaient pas la circulation, elles n’empêchaient personne de vaquer à son travail ou ses occupations, elle se déroulaient sur le Mall, espace public certes, mais qui n’est pas une voie de communication. !…
Je veux bien qu’à Paris et dans les autres grandes villes de France des lieux soient proposés à ceux qui veulent manifester. Puisque qu’il s’agit de l’exercice d’un droit et d’une liberté. Mais celle-ci n’a pas à aboutir à me priver de ma propre liberté d’aller et de venir.
Or il y a une relation évidente entre ce funeste pouvoir de la rue, spécialité politique française, et le pouvoir de blocage du pays que s’arrogent si facilement les organisations syndicales.
Limiter le droit de grève exige que l’on restreigne aussi le droit de manifester. Dans les strictes limites de la liberté d’autrui. Conformément à la lettre et à l’esprit de la Déclaration de 1789.