La question est dans tous les esprits : « combien de temps la crise va-t-elle durer ? »
On nous a d’abord dit que la France n’avait pas de raison d’être concernée par une crise « purement américaine »… Puis que les banques françaises, bien gérées (comme chacun sait) par les inspecteurs des finances que-le-monde-entier-nous-envie, n’avaient « rien à craindre »… qu’il ne fallait pas parler de « récession », que la situation économique se redresserait au début de l’été 2009, ou au second semestre, en tout cas au quatrième trimestre, à moins que ce soit en 2010…
Dans le même temps, par rapport à la crise de 1929 - référence absolue, et la pire qui puisse s’imaginer, jusqu’à ce début de 2009… - on nous a d’abord dit que c’était sans commune mesure moins grave, puis tout aussi grave, et maintenant, peut être beaucoup plus grave…
Lors de sa dernière intervention télévisée la Président de la République que nous étions « au milieu »… Quant à Barack Obama, mardi dernier devant le Congrès, ou les dirigeants des pays de l’Union européenne, réunis ce dimanche à Bruxelles, ils se sont bien gardés de faire la moindre prévision.
Bien sûr, la réponse à la question dépend des mesures qui seront prises, ou pas prises, et de leur efficacité.
Si l’on croit, comme moi, que les dirigeants de la sphère publique (avec leurs alliés, les syndicats et les médias) sont seuls responsables de la présente situation, on est évidemment frappé par leur incroyable propension à vouloir s’en exonérer. Et, si ce n’est pas de leur faute, c’est évidemment celle du marché, du libéralisme et du capitalisme…
Aussi longtemps qu’on ira dans cette direction, on tournera le dos à toute perspective durable de relance et on s’enfoncera dans la crise.
Si celle-ci, au delà de l’affaire des « subprime », est bien une crise de confiance, résultant d’une bulle monétaire, ayant abouti à une distribution de crédits, et donc des dettes, tout à fait excessive, largement irrécouvrables aujourd’hui, ce n’est certainement pas on continuant dans le même sens qu’on a la moindre chance de s’en sortir. Comme nous l’avons déjà dit, « sauver les banques », « soutenir l’automobile », c’est donner de l’alcool à un alcoolique ou du Subutex à un héroïnomane !
Mais si, en plus, on en profite, pour retrouver le chemin de tous les errements du passé – nationalisations, interventions, étatisations, bureaucratie, réglementations, protectionnisme… – alors la crise financière, puis aujourd’hui économique et demain sociale, va se transformer avant peu en crise de civilisation.
La solution, pour rétablir la confiance, réside dans la privatisation de la monnaie, que seul le rétablissement du droit d’acheter de l’or sans entrave permettra.
Tous ceux qui s‘imaginent que l’épargne résiduelle, celle qui existe encore, qui n’a pas été détruite après le tsunami des six derniers mois, va se placer sur les emprunts Sarkozy, Obama, City Group ou General Motors se trompent lourdement. Et pourquoi aurait-elle davantage confiance dans les opérations de dissimulation qui ont ces mêmes objectifs?
Comme je crois qu’il n’y a aucune chance pour que les dirigeants de cette sphère publique, ni en France ni en Europe ni aux Etats-Unis, ne renoncent à leurs pouvoirs tyranniques, je suis obligé de penser que la crise sera très très longue.
A la question posée je réponds : « cinquante ans » ! Soit donc deux fois plus que la crise dite « de 29 ». Le temps que passent deux générations de dirigeants. Et que les utopies constructivistes viennent se cogner sur le mur des réalités.
Vous me trouvez pessimiste ? Considérez alors ces crises qui ont duré mille ans, comme celles qui ont suivi l’écroulement de plusieurs empires, le grec, le romain, l’arabe, le chinois…
La citation du jour : “Les crises économiques ne sont pas des fléaux de Dieu; elles sont, comme les guerres, l’oeuvre d’un petit nombre d’individus, qui en profitent.” (Henry Ford)