Jean-Paul Denanot : “on refait le match”

Jean-Paul Denanot savoure le résultat du vote des militants socialistes limousins d’hier soir qui ont envoyé un message fort à la direction nationale du parti en rejetant la liste proposée pour les européennes. Interrogé ce midi sur France bleue Limousin, le Président de Région a estimé qu’il fallait refaire le match mais son interprétation diffère quelque peu de celle du vaincu, Henri Weber. Ce dernier se glorifie du soutien de deux régions sur trois et de dix départements sur treize et trouve légitime de conduire à nouveau la liste même s’il laisse la porte ouverte à un limousin. Un avis que ne partage absolument pas Jean-Paul Denanot qui rappelle que les limousins ont massivement voté contre (83 %) avec un taux de participation autour de 64 % alors que dans les autres régions (Centre et Auvergne) qui ont voté pour, un quart seulement des militants se sont déplacés. Il a estimé que si un limousin devait être présent sur cette liste, c’était en première position et il reste candidat pour la porter.

Malgré l’absence de réaction de la Première secrétaire, c’est un de ses lieutenants, Claude Bartolone, qui intervenu estimant qu’il fallait que Martine Aubry tienne bon sur les principes, à savoir le non-cumul des mandats : “nous avions dit : le président du Conseil régional qui est un très bon élu régional, ne pourra pas être président du Conseil régional et parlementaire européen, il faut que l’on tienne là-dessus”.

Vincent Peillon, l’autre parachuté, qui a obtenu le soutien des militants à 75 %, a attribué la fronde du Limousin à François Hollande : “Quand on a exercé des fonctions comme celles de François Hollande, (…) que le parti soit abîmé uniquement à cause de ce vote là, ça ne me semble pas une bonne chose”. “Quand on voit (…) que la Corrèze (dont François Hollande est député, NDLR) a voté à 90% ‘non’, il faut dire les choses: il y a une responsabilité, il faut la faire porter”. “On va chercher une solution dans la journée, mais moi je ne suis pas favorable à ce qu’on donne raison (…) à ceux qui en permanence jouent contre leur camp”, a-t-il souligné. Mais “on va très bien mener campagne avec tout le monde, y compris avec Gérard Colomb”.