A vrai dire, pas grand chose. Moins que je l'aurais cru en tout cas, comme en atteste la Renaissance de Q-Tip (album de l'année ironiquement détrôné par Let The Blind Lead Those Who Can See But Cannot Feel peu après) dont je connais tous les recoins à moins d'un semestre de sa sortie. Revenons sur les albums que l'on écoute toujours, Oracular Spectacular des MGMT en tête, un enregistrement qui détenait définitivement le potentiel de devenir celui d'une génération. Pourquoi ça ne c'est pas fait ? La faute à son surpuissant single Electric Feel je pense, dont les gens se sont gavés/lassés avant d'avoir découvert la vraie perle Time to Pretend. Autre disque-concept, 808s & Heartbreak se révéla finalement l'enregistrement le plus abouti et influenciel de 2008–un réel indispensable, brut, violent et impressionnant dans la largeur du terrain qu'il couvre, confirmant la versatilité des talents de Mister West. Les essais Atlas Sound/Deerhunter, ultimes moments marquants de 2008, réaffirmèrent la place primordiale du groupe dans la sphère musicale d'aujourd'hui… et c'est tout.
“La récente reconstitution des My Bloody Valentine préfigurerait-elle un nouvel âge d'or de la musique ?”, s'interrogea-t'il sur une série de génuflexions.


(s'il vous plaît mon dieu, faîtes que ce soit la pochette définitive)
Revenons-en à 2008. J'ai depuis décembre fait quelques découvertes valant la peine d'être mentionnées, British Sea Power par exemple dont l'essai de l'année dernière (troisième en tout), Do You Like Rock Music ?, plaira je pense à tous les amateurs éclairés de post rock— celui-ci se rapprochant plus du shoegaze que du metal. Gros riffs tout le long donc, doux et arrangés en symphonies déconstruites, portés par une voix pas forcément mémorable mais bien sentie. Ecoutez ci-dessous Waving Flags, l'un des singles du disque aux accents de Rush of Blood to the Head, et préparez vous à réitérer l'opération vraiment, vraiment souvent :
L'éponyme de Glasvegas se situait justement à la lisière des BSP et des Fleet Foxes, si tant est qu'une si somptueuse lisière existe. Je l'aimais beaucoup au début mais m'en suis un peu lassé, problème à une répartition des pistes mal pensées. Schématiquement, on a droit à cinq pistes de moins en moins inspirées, jusqu'à ce que le groupe impose graduellement une ambiance plus nuancée, moins reposée sur les guitares ; en fait la huitième piste reprend non sans succès l'infatiguable Sonate au Clair de Lune de Beethoven en y ajoutant énormément d'écho (deux interprétations, l'une dans une clé inférieure à l'autre, me semble superposées) et un monologue inquiétant. A partir de là, l'album est un pur bonheur, sans aucun doute parmi ce qui se fit de mieux depuis des mois. Voici le neuvième et avant-dernier morceau, S.A.D. Light :
Pour conclure avec le genre, j'ai pu découvrir au hasard d'un blog hors-la-loi le self-titled de Pyramids, probablement l'album le plus étrange que j'ai jamais écouté, taggé 'Trucs/machins' sur iTunes aux côtés de Music For Airports, Music Has The Right To Children et Music Tapes for Clouds and Tornadoes (par coïncidence, ils ont tous 'music' dans le titre, probablement pour rappeler à l'auditeur la nature première de ce qui envahit ses tympans).

Bon, ça fait une heure que j'écris et ça commence à me gonfler. Bon Vampire Weekend !