Propos de Stanley Kubrick
♦ L'impression que donne le fait de tourner un nouveau film est à chaque fois la même. Il y a là un phénomène extraordinairement suggestif d'intemporalité. Les choses redeviennent exactement les mêmes que lorsque j'avais dix-huit ans et que je travaillais à mon premier film. Le temps semble totalement abolit.
♦ Pour moi, ce qu'il y a de plus difficile, c'est de trouver une histoire. C'est beaucoup plus dur que de rassembler l'argent, écrire le scénario, tourner le film, le monter, etc... Je passe un temps considérable avant de trouver une histoire qui en vaut vraiment la peine. Je n'ai jamais eu la chance de trouver une histoire au moment où je terminais un film. Je crois que le plus court délai avant de tomber sur un sujet fut un an. Il n'y a pas de méthode systématique qui fonctionne. C'est comme de chercher quelqu'un pour devenir amoureux. Il n'y a pas grand-chose à faire sinon de garder les yeux bien ouverts.
♦ A l'exception de certaines suites à de grands succès, je ne pense pas que quiconque sache ce que le public désire voir. Et je ne pense pas que le public le sache davantage. ♦ Je n'ai jamais fait de très gros succès avec un film. J'ai acquis une réputation petit à petit. On pourrait dire, j'imagine, que je suis un réalisateur heureux. dans la mesure où l'on parle souvent de moi en termes flatteurs. Mais aucun de mes films n'a jamais reçu d'accueil enthousiaste unanime, et aucun n'a jamais été une affaire du tonnerre.
Au sujet de 2001: l'Odyssée de l'espace
♦ J'ai tenté de créer une expérience visuelle qui aille au-delà des références verbales habituelles et qui pénètre directement le subconscient de son contenu émotionnel et philosophique. J'ai eu l'intention de faire de mon film une expérience intensément subjective qui atteigne le spectateur au niveau le plus intérieur de sa conscience juste comme fait la musique. Vous avez la liberté de spéculer à votre gré sur la signification philosophique et allégorique de ce film.
Au sujet d'Orange Mécanique
♦ Les aventures d'Alex sont une sorte de mythe psychologique. Notre subconscient trouve un soulagement en Alex comme il en trouve un dans les rêves. Il souffre de voir Alex bâillonné et puni par les autorités pendant qu'une bonne part de notre conscient avoue qu'il faut qu'il en soit ainsi.
Greenwich Village reconstitué au studio de Pinewood (Londres)
Tournage de Eyes Wide Shut
Rien de grand n'a jamais été accompli sans souffrance
Stanley Kubrick
THE END