« Mon credo est de faire changer les mentalités (...). L’objectif est de faire baisser la violence de moitié en cinq ans. Je veux lever le tabou de la violence scolaire, prendre l’opinion à témoin et montrer ce qui a lieu réellement dans nos écoles. Si chacun prend conscience de la gravité de ce qui se passe, nous aurons plus de facilité à combattre le phénomène ».
Non, ces propos ne datent pas d'hier, ils ne sont pas une réaction aux violences qui ont émaillés le lycée de Gagny. Cette phrase a été prononcée dans le Parisien par un certain certain Xavier Darcos le 27 novembre 2002. Et bien sûr, la lutte contre la violence scolaire devait passer par un partenariat renforcé avec le ministère de l’Intérieur occupé par un certain Sarkozy Nicolas.
Depuis 2002, on peut mesurer le chemin parcouru et l’éclatant succès de la politique à dominante répressive et policière appliquée aux violences scolaires. Ce qui n’empêche pas le même Sarkozy de tirer profit des incidents de Gagny pour tenter de tirer la couverture à lui en annonçant une mesure dont on ne doute pas qu’elle sera aussi efficace que les autres : un « plan contre les bandes violentes », qui sera prêt d’ici la fin du mois. Dans 15 jours, donc, c’en sera fini de la violence à l’école ?
Evidemment non. Le phénomène de la violence à l'école s'inscrit dans un mouvement général d'accentuation de la violence dans les rapports sociaux. D'une certaine manière, nous prenons la dangereuse voie des Etats-unis. S'attaquer aux conséquences de la violence n'a rien changer depuis 2002 et ne changera pas plus demain. Mais l'exploitation de la peur demeure un filon inépuisable. Reste à savoir jusqu’à quand.