Les Naufragés de l'île Tromelin- Irène Frain
Michel Lafon - 384 pages
Un minuscule bloc de corail perdu dans l’océan Indien. Cerné par
les déferlantes, harcelé par les ouragans. C’est là qu’échouent, en 1761, les rescapés du naufrage de l’Utile, un navire français qui transportait une cargaison clandestine d’esclaves.
Les Blancs de l’équipage et les Noirs de la cale vont devoir cohabiter, trouver de l’eau, de la nourriture, de quoi faire un feu, survivre. Ensemble, ils construisent un bateau pour s’enfuir.
Faute de place, on n’embraque pas les esclaves, mais on jure solennellement de revenir les chercher.
Quinze ans plus tard, on retrouvera huit survivants : sept femmes et un bébé. Que s’est-il passé sur l’île ? A quel point cette histoire a-t-elle ébranlé les consciences ? Emu été révolté par ce
drame, Condorcet entreprendra son combat pour l’abolition de l’esclavage.
Après Le Nabab, Devi et Au Royaume des Femmes, Irène Frain s’est plongée dans cette extraordinaire aventure et l’a restituée dans un roman vrai d’une bouleversante
humanité.
La main du destin, ou celle du diable, pousse le capitaine de
l’Utile, Jean de Lafargue, à s'entêter à naviguer plein Est, parce qu’il transporte dans sa cale une cargaison clandestine d’esclaves. Les éléments
s’en mêlent. Le navire se brise et l’unique possibilité de survivre pour les naufragés est une île hostile qui ne leur laisse aucun espoir, sur laquelle seules les tortues se risquent à
aborder. Castellan, le brillant et courageux premier lieutenant, prend les choses en main, l’unique moyen de s’en sortir vivant pour les naufragés est de quitter cette île des
sables, où personne ne viendra jamais les chercher.
"En cette aube du 3 août, il vient donc d'ouvrir une partie décisive : trouver de l'eau par tous les moyens. Et briser simultanément, plus pervers encore que l'enfermement du bateau,
l'infernal huis clos de l'île. Faute de quoi, au coucher du soleil, de la plage à ces tentes, au désert de caillasses et jusqu'au camp des Noirs, l'île ne sera plus qu'un champ semé de
cadavres." (page 173).
Avec l’aide des esclaves Noirs, les Blancs vont récupérer les restes de l’épave est construire un bateau pour s’enfuir de cette île de la mort.
Mais le bateau s’avère trop petit pour transporter tout le monde. Les
esclaves vont devoir rester, et attendre qu’on revienne les chercher.
Castellan le leur a promis !
« En revanche, sur ce qu’il allait dire aux Noirs, Castellan n’avait pas la
moindre inspiration. Il s’était dit que le moment venu, il aviserait. Il ne savait toujours pas comment leur annoncer l’indicible : on s’en va, et vous restez. Un seul point dont il fût sûr : les
quatre-vingt-seize marins qui avaient refusé de travailler au bateau n’auraient aucun scrupule à embarquer avec les autres. » (page 252).
Les naufragés Noirs ont attendu pendant quinze ans…
Lorsqu'enfin on est venu
les chercher, il ne restait sur cette île que sept femmes et un bébé...
Je me suis retrouvée transportée par ce récit sur une île hostile malmenée par les
éléments avec ces naufragés qui luttent pour survivre.
Cette histoire que nous raconte Irène Frain est basée sur des fais réels. J'ai été captivée par ce témoignage bouleversant et déchirant, touchée par ces
esclaves oubliés...
Un merveilleux roman…
N'hésitez pas à vous rendre sur le site du livre ici.
Merci à Suzanne de