Ce matin nous partons pour deux jours dans la réserve naturelle de Khao Sok. Nous faisons appel aux services d’un guide. Un guide n’est pas seulement un GPS, c’est le seul moyen de découvrir la faune, la flore, et même d’apprivoiser un milieu normalement hostile.
Nous nous enfonçons doucement dans la jungle. Pawn notre guide, nous fait régulièrement signe de prêter l’oreille à un nouveau son. C’est pas facile de tous les différencier dans ce capharnaüm. Le matin c’est les gibbons qui font le plus de bruit. Un cri long et strident, un peu comme le loup garou. Il nous montre aussi les différentes espèces végétales que nous croisons. Celles qui sont comestibles, et celles qui sont juste belles. On découvre aussi comment récupérer l’eau des bambous, et des lianes.
Le soir nous établissons le campement près de la rivière. Le lieu est magnifique. Pawn et son assistant Wood nous préparent le diner. Tout est fait avec les moyens du bord, et c’est un festin. Pas besoin de casseroles pour faire le riz. Un morceau de bambou dans le feu, et 20 minutes plus tard le riz est prêt. Au menu ce soir, poulet grillé, curry coco, salade de je ne sais trop quelle feuille, ananas et du riz bien sur. Et comme nous ne sommes pas des sauvages, nos guides nous ont fabriqué des plats, des louches et des assiettes, toujours en bambou. On se prendrait presque des aventuriers.
Après un bain dans la rivière sous un début d’orage, nous rejoignons nos tentes.On dit souvent que la jungle se réveille la nuit. En effet, les bruits viennent de toutes parts. C’est impressionnant. Dans ce vacarme nous lisons un peu avant de nous endormir. Finalement on se sent aussi bien que dans un 5 étoiles…
Sur les coups de quatre heures du matin je sens quelque chose qui me pique l’épaule, puis le dos, puis le ventre. Je passe ma main à ces différents endroits mais je ne sens rien de signifiant. Les démangeaisons se font de plus en plus fréquentes. Inquiet, je palpe tout autour de moi pour attraper ma lampe. Quelle surprise de voir à la lumière des centaines de petites fourmis rouges me courent sur le torse. Je m’en débarrasse rapidement et commence l’enquête pour s’avoir d’où elles peuvent bien venir. Nathalie est réveillée. D’abord c’est Monsieur Patate qui est la cible des accusations.
- “Et si elles s’étaient servi de lui comme d’un cheval de Troie.
- Non une fourmi n’a jamais fait preuve d’autant d’intelligence.
- C’est possible”. A ce moment, une sangsue tombe sur nous.
-“Mais d’où elle vient elle aussi? On est dans une tente, on n’est pas censé entrer comme dans un moulin !”. Du coup c’est l’heure de l’inspection des dégât qu’aurait pu causer la sangsue. On n’a pas loin a chercher, mon drap est maculé de sang aux pieds. Le sac à viande n’a jamais aussi bien porté son nom. La sangsue finit la nuit dehors. Entre temps nous avons trouvé un regroupement de fourmis. Elles grouillent par centaine à quelques centimètres de ma tête. Elles sont entrain de prendre la fuite par un petit trou de la tente ! Le même par lequel elles sont toutes entrées. Vous connaissez la blague ? Comment fait Toto pour se débarrasser de 2000 fourmis ? Il en écrase une et toutes les autres se rendent à son enterrement. Incroyable, cette fuite. J’aide les dernières à trouver le chemin du retour et nous bouchons le trou avec un pansement.
Nous retrouvons le sommeil. A 9heure nous nous extirpons de la tente pour prendre le petit dèj. Café, toasts, œufs, dans notre service en bambou, on est loin du stage de survie. Pendant que le guide assistant reste au camp pour garder les affaires nous continuons l’itinéraire pendant toute la matinée avant de rentrer pour le déjeuner. A 14h nous reprenons la route pour rentrer.