De Noël Dolla, exposé au MAC/VAL jusqu’au 2 août, j’avais un souvenir niçois d’oeuvres simples et belles, faites à partir d’objets quotidiens auxquels il conférait une poésie légère. Et en effet, en arrivant au MAC/VAL, on est accueilli par ces torchons peints suspendus à des fils dans le jardin, clin d’oeil discret, derrière lesquels on peut voir sa petite cabane-atelier pour peintre-vulcanologue amateur, édicule coloré au bord de la chute.
Un beau travail de déconstruction et de reconstruction de la peinture, donc.
Hélas, les toiles récentes, pour certaines jamais présentées avant, marquent un retour à la composition de motifs sur
une toile, sans invention, sans dérangement, et ces grandes toiles dominent l’espace (Fumer n’empêche pas de mourir à (Guantanamo), 2008). Je ne connais pas assez le cheminement de Noël Dolla pour savoir ce qui l’a conduit à évoluer ainsi, mais je me sens plus en phase avec les modestes torchons peints et les petites toiles trouées d’un oeillet qu’avec ces grands machins qui me donnent l’impression un peu triste qu’à 64 ans, Dolla le trublion rebelle s’est rangé, et que le ‘léger vent de travers’ ne souffle plus comme avant.Citation de l’artiste : “J’ai l’habitude d’écrire gros avec ma peinture parce que le monde des conservateurs, des critiques et des amateurs d’art est atteint de cataracte”. Devrais-je changer de lunettes ?
Nombreuses photos ici. Photos de l’auteur.