Critique : Le Royaume (par Chewie)

Synopsis :
Riyad (Arabie Saoudite). Un attentat des plus sanglants jamais perpétrés contre des Occidentaux fait plus 100 morts et 200 blessés parmi les employés de la société pétrolière Gulf Oasis et leurs familles. Tandis que les bureaucrates de Washington discutent "droit d'ingérence" et "territorialité", l'agent du FBI Ronald Fleury et les membres de sa section d'intervention négocient un discret voyage de cinq jours en Arabie Saoudite pour identifier le cerveau de l'attentat.
Dès leur arrivée au Royaume, Fleury et les siens sont confrontés à l'hostilité des Saoudiens, qui prétendent mener seuls l'enquête. Entravés par un protocole tatillon et pressés par le temps, les quatre agents comprennent qu'ils doivent gagner au plus tôt la confiance de leurs homologues saoudiens, aussi décidés qu'eux à retrouver les terroristes...

Critique :
Forcément, un film américain sur la lutte anti-terroristes au proche orient, c'est très casse gueule et ça suscite des réactions négatives de la part des spectateurs français. Pourtant, le film de Peter Berg ne s'en tire pas trop mal.

Partant du concept original de voir les forces américaines et saoudiennes collaborer pour retrouver les auteurs d'un attentat dramatique, Le royaume nous entraîne dans le monde du terrorisme d'une manière pas si éculée que ça. Montrant comme un pays peut être divisé de l'intérieur, quitte à en perdre ses repères historiques et ses croyances fondamentales, le film prend le partit de ne pas être un vulgaire film d'action (pas dans la première heure tout du moins).

L'investigation après l'attentat est posée, réfléchie, basée sur les rapports humains entre cultures différentes, quitte à s'avérer trop longue au bout d'un moment (on a hâte que ça démarre vraiment). Mais Peter Berg n'est pas non plus un auteur, et si les diverses questions et réflexions que le film soulève sont parfois pertinentes, elle peuvent aussi paraître trop simplistes ou naïves. De même, le film alterne concessions honnêtes (le personnage de Jamie Foxx dit "reconnaitre que l'amérique est loin d'être parfaite"), et cataloguage grossier (Jamie Foxx qui répond à son fils "oui il ya beaucoup de méchants dans le monde.. mais toi tu es gentil")

Comme obligé de contenter son spectateur qui a assisté à une enquête sans scène d'action, Berg plante donc un gros morceau de bravoure pour conclure son film, un "black hawk down-like" d'une demie heure aussi efficace et spectaculaire que forcé, qui vient clore un spectacle jusque là plutôt contemplatif et documentaire. Une scène finale qui résume finalement assez bien le film en lui même, qui ne trouve pas sa voie véritable, pas assez assumé pour être un docu-fiction sur la politique internationale, pas assez rythmé pour être un blockbuster bourrin.

Bizarrement, les meilleurs acteurs sont bien les Saoudiens, puisque Foxx est le roi du cabotinage, et le duo de Juno Garner-Bateman est bien transparent!

Reste un film pas si patriotique que ça, avec un message de tolérance et de désenchantement un brin naïf mais honorable, qui se laisse bien regarder.

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