La situation de l'emploi est vraiment grave. Le fait d'avoir un job aujourd'hui c'est presque un luxe !
Selon les dernières prévisions de l'Unedic, rendues publiques hier, 2009 sera pire que 1992, le régime d'assurance-chômage prévoyant entre 375.000 et 454.000 chômeurs supplémentaires. Ses comptes vireront au rouge à la fin de l'année.
Le pire est-il passé, ou l'Unedic est-elle encore trop optimiste ? Selon le régime paritaire d'assurance-chômage, qui a réuni son bureau hier pour actualiser ses prévisions, ce ne seraient pas 282.000, mais entre 375.000 et 454.000 demandeurs d'emploi (immédiatement disponibles, à la recherche d'un CDI à temps plein et ayant travaillé moins d'un mi-temps dans le mois) qui viendraient grossir les rangs des inscrits à Pôle emploi cette année.
Une dégradation qui tient compte d'une évolution du PIB révisée à la baisse, à - 1,5 %, voire - 1,8 % et non plus à - 1 %. A titre de comparaison, le pic historique de 1992 n'avait pas dépassé les 300.000 demandeurs d'emplois supplémentaires en un an.
Paradoxalement peu
C'est beaucoup, et c'est pourtant paradoxalement peu : avec 90.000 chômeurs supplémentaires, le record historique de janvier absorbe une grosse partie de la dégradation supplémentaire annoncée par l'Unedic pour toute l'année. Cela signifierait donc que janvier a été le pic de la crise, l'Unedic prévoyant de fait un très net ralentissement des nouvelles inscriptions à Pôle emploi. En 2010, l'assurance-chômage prévoit au moins 117.000 nouveaux demandeurs d'emploi. Du fait de l'incertitude économique, le bureau de l'Unedic n'a pas tranché entre ces scénarios car comme les premiers retours sur les inscriptions au chômage de début mars « ne sont pas très bons », il reprendra ses prévisions en avril.
Pas de baisse de cotisation
Optimiste ou pas, la prévision du régime confirme la spécificité de la crise, qui touche de plein fouet les salariés les plus précaires. Des salariés qui seront nombreux à passer entre les mailles de la réforme de l'assurance-chômage qui entrera en vigueur le 1er avril (« Les Echos » du 9 mars). Dans le nouveau scénario de l'Unedic, l'effectif de chômeurs indemnisés par l'assurance-chômage n'augmentera en effet que de 10.000 à 40.000 par rapport au scénario « soft » d'une baisse de 1 % du PIB, le reste venant pour l'essentiel gonfler le régime de solidarité financé par l'Etat et le RMI. Du fait d'une quasi-stagnation des contributions des employeurs et des salariés, les comptes annuels de l'assurance-chômage vont passer dans le rouge dès la fin de 2009, avec un déficit d'au moins 14 millions d'euros, avant de plonger à au moins 2,5 milliards en 2010. N'en déplaise à la CGPME, il n'y aura donc évidemment pas de baisse de cotisation.
Source et date de l'article LesEchos.fr 12.03.09
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