Cette compilation de Funk Jazzy et Brazil du label Soulab date de fin 2008 mais ses perles sont intemporelles et leur chaleur exotique vous aidera à passer l'hiver en dansant et rêvant :
Cela commence très bien avec l'excellente reprise de « Filthy Mc Nasty » d'Horace Silver (qui est tout de même à l'origine de l'appellation Jazz Funky - jusque là un terme insultant sur l'odeur supposée des noirs- avec son « Opus De Funk » dix ans avant James Brown) par le saxophoniste Allen Hoist dans une version produite par 4hero avec une trompette à la Donald Byrd période en ses funkys « Jazz Soul Years » sur un rythme samba broken avec cuica irrésistible.
Autre remix d'influence Brésilienne et d'après Allen Hoist, les Strasbourgeois Jazzamar de Nu Tropic et Steven Joyce de Steppah Huntah revisitent « Lady Marmelade », complètement sortie du contexte disco de Patti Labelle, R'N'B de Christina Aguilera ou pop de Pink pour la BO de « Moulin Rouge », recréée à la mode Brazil/Salsa avec des vocaux à la Al Jarreau.
Une plage de clavé Cubaine et un soupir féminin plus loin, on aborde « Just Come By », un thème des Nubians (les Afro-Bordelaises Helène et Célia Faussart ayant grandi au Cameroun) à la bonne chanteuse sensuelle acidulée franglo-Soul et avec le batteur Eric Pierre remixé Dance Culture par Greg Gauthier (comme « Let Them Come » de Dan Electro , cathédrale électro rythmée à la voix preachant son Gospel entre James Brown et Soul Sister déjantée) : une pure plage de douceurs alcalines synthétisées qui vous emmènera jusqu'au bout de vos nuits d'hiver jusqu'au retour de l'été.
On monte ensuite d'un cran avec quatre tracks de Uptown Funk Empire : "You've got to have Freedom" du saxophoniste Pharoah Sanders remixé par son producteur Bruno ?Patchworks? Hovart (déjà producteur des Dynamics, de Mr President et Metropolitain Jazz Affair), avec une bonne basse et une rythmique disco, de bons cuivres et même un scat fou avec Soul Sister à l'unisson des choeurs sur le groove, riche d' "Evil Vibrations" dignes des Mighty Ryeders
« Boogie » est plus electro et remixé mais on peut planer sur la basse disco, s'envoler sur les nappes de synthés et les vocaux sont entraînants, comme samplés du « Lady's Night » de Kool And The Gang égènant ce « Boogie », agrémentés d'une féminine diode criant rebondissant comme une balle de ping pong, suivis d'une flûte roots et d'une voix électro hallucinante dans l'aïgu avec une belle progression harmonique.
Sur « No One's Gonna Stop Us Now », on trouve le chanteur Soul anglais Noel Mc Koy bien servi par une bonne rythmique bien groovy, avec une liberté vocale à la Jamiroquai. Enfin, si « Please Mister Postman » est une reprise du premier tube des Marvelettes pour la Tamla Motown en 1961, il n'en reste que quelques vocaux sur un rythme disco et des synthés et voix stellaires mais c'est agréable.
Autre reprise de Pharoah Sanders, "The Creator have a Masterplan" (à l'origine chanté par Léon Thomas sur son disque « Karma ») par « Transition Cosmic Power » du pianiste Jean-Baptiste Simonioviez, issu du groupe de Jazz français « Collectif Mu », rejoints par la délicieuse chanteuse éthérée et juvénile à la Flora Purim Clara Simonoviez qu'on entend dans cette reprise et l'autre, « Pharoah Song » dans un français poétique et craquant, pour créer « Transition », puis enfin accédant à la dimension cosmique avec « Transition Cosmic Power » dans cette version se terminant par « A Love Supreme »
C'est cette formation qui termine la compilation de dernières perles marines ou stellaires, Jazz acoustique à la « Return To Forever » pour « Leonard », Afro-cubain pour l' « Afro Blue » de Mongo Santamaria qui séduisit John Coltrane lui-même, chanté comme « Summertime », plus Jazz, par la voix plus mûre de la seconde chanteuse de l'orchestre, à la Linda Mangeard.