Ce qui aura fait pencher la balance, c’est tout simplement le fait que je suis un citoyen, un militant mais au final je ne suis pas dupe de ce grand théâtre qu’est le PS. Maintenant, passons aux raisons de mon vote.
Au niveau local : certains seraient tentés de penser qu’il y a une dimension quasi-pathologique tenant à une haine inexpugnable vis-à-vis de Gilles Pargneaux. Après plus de 20 ans de militantisme, une expérience douloureuse vécue il y a quelques années, il y a longtemps que ce type de ressentiment a disparu de mon regard « acéré » sur les uns et les autres.
Donc, le premier élément tient au fait que la tête de liste de la région électorale du Grand Nord est par ailleurs premier fédéral socialiste dans le département du Nord. Or ce dernier n’a toujours pas communiqué les résultats définitifs dans les sections tant pour l’élection du Premier Secrétaire que pour sa propre élection. Le Nord n’est pas le 5ème arrondissement la Mairie de Paris…
Deuxième élément, la liste ne me satisfait au niveau du renouvellement, il y a loin de la coupe aux lèvres dans ce domaine. Connaissant Pargneaux et Cottignies (tous les deux probable députés européens), ces derniers ont près de 30 ans de « boutique » au compteur ; le 1er ayant par ailleurs toujours eu une réputation d’apparatchik de seconde zone… ce n’est pas une tare en soi, mais prétendre incarner la rénovation et le renouvellement de nos pratiques… comment dire, on ne prend pas les enfants du bon dieu pour des canards sauvages.
Dernier élément, la diversité est bafouée… le Nord et le Pas de Calais sont des terres d’immigration et de diversité aussi je trouve inadmissible que nous ne soyons pas en mesure de mettre un militant issue de l’immigration sur cette liste (on me dira ben si, il y a Abdel Zairi… ah ouais 6ème sur la fameuse liste des suppléants… magnifique).
Au niveau National : à l’image de ce qui nous est proposé au niveau local, je n’y trouve pas mon compte en terme de rénovation. Au-delà de cette pseudo parité mise en avant (heureusement, c’est la loi), je pensais que le PS avait compris que le jeu des chaises musicales, des régions musicales en l’occurrence, et des parachutages était une époque révolue… force est de constater qu’il n’en est rien. Je ne relève même pas ce faux nez de la régionalisation du scrutin et de la constitution des listes au seul niveau national et des arrangements de motions au mépris du travail effectif et de l’implantation de certains candidats.
Enfin, n’en déplaise à Martine Aubry, le compte n’y est pas pour ce fameux retour des socialistes et la participation a une manifestation n’en fait pas un printemps socialiste. Du contre plan de relance qui a fait pschitt avant même sa sortie faute de d’ambition, à l’atonie récente sur le statut des beaux parents (où hormis pointer le doigt sur la cacophonie gouvernementale, le PS est resté bien timoré sur un sujet sociétal), aux polyphonies de nos représentants sur l’Hadopie (fort heureusement, nous avons encore des individualités de qualité… mais ça ne constitue pas un parti), notre absence sur le conflit des chercheurs. Et encore, je ne parle pas de la Guadeloupe, ni des missions et déclarations sarkoziennes d’un certain Jack Lang, ni à la caporalisation d’une direction qui s’apparente davantage à une armée mexicaine. En somme, j’ai l’impression d’assister à une « réhollandisation » rapide du parti, et ce ne sont pas les blagues de Martine sur Benoît qui pourraient changer ce sentiment.
Voilà toutes les raison de mon vote de ce soir. J’espère ne pas être le seul mais je me demande comment sera interprétation le sens de ce vote en cas d’abstention élevé (plus de 50%). En fait, je ne me fais pas d’illusion, cela passera par pertes et profits… cependant, cela risque de mal augurer le résultat de juin.
A lire par ailleurs, le blog de Didier Guillot, adjoint au Maire de Paris, sur ce sujet qui lui parle de dérive clanique…