Aire de stationnement, expropriation et utilité publique

Publié le 12 mars 2009 par Christophe Buffet

Cette utilité publique n’a pas été retenue dans ce cas :

« Vu la requête sommaire et le mémoire complémentaire enregistrés les 17 février 1986 et 18 juin 1986 au secrétariat du Contentieux du Conseil d'Etat, présentés pour la VILLE DE HONFLEUR, représentée par son maire en exercice à ce dûment autorisé par délibération du conseil municipal de Honfleur en date du 28 février 1986 ; la VILLE DE HONFLEUR demande que le Conseil d'Etat :

1°) annule le jugement du 24 décembre 1985 par lequel le tribunal administratif de Caen, à la demande des consorts X..., a annulé l'arrêté du préfet du Calvados en date du 15 octobre 1981 déclarant d'utilité publique le projet d'aménagement d'une aire de stationnement à Honfleur, rue des Prés et de la Foulerie,

2°) rejette la demande des consorts X... ;

Vu les autres pièces du dossier ;

Vu le code des tribunaux administratifs et des cours administratives d'appel ;

Vu l'ordonnance n° 45-1708 du 31 juillet 1945, le décret n° 53-934 du 30 septembre 1953 et la loi n° 87-1127 du 31 décembre 1987 ;

Après avoir entendu :

- le rapport de M. Gerville-Réache, Conseiller d'Etat,

- les observations de Me Foussard, avocat de la VILLE DE HONFLEUR et de la SCP Tiffreau-Thouin-Palat, avocat de consorts X...,

- les conclusions de M. de Montgolfier, Commissaire du gouvernement ;

Sur la régularité du jugement :

Considérant que l'arrêté du préfet du Calvados en date du 15 octobre 1981 qui a été déféré par les consorts X... au tribunal administratif de Caen déclarait d'utilité publique le projet d'acquisition de terrains nécessaires à l'aménagement d'une aire de stationnement rue des Prés et rue de la Foulerie à Honfleur ; qu'il appartenait au tribunal administratif d'apprécier la légalité de l'acte litigieux au regard de la seule opération en vue de laquelle il avait été pris ; qu'en s'abstenant de répondre à l'argumentation tirée en défense par la VILLE DE HONFLEUR de la nécessité d'aménager le carrefour des deux rues susmentionnées, les premiers juges n'ont entaché leur jugement ni d'un défaut de réponse à conclusions ni d'une insuffisance de réponse à des moyens qui étaient en tout état de cause inopérants ;

Sur la légalité de l'arrêté préfectoral :

Considérant qu'il ressort des pièces du dossier que, compte tenu d'une part des avantages attendus pour les conditions de stationnement et de circulation des automobiles de l'aménagement d'un parc de stationnement destiné à recevoir au plus une cinquantaine de véhicules alors qu'il existe à proximité du centre de la vieille ville d' Honfleur d'autres aires de stationnement d'une plus grande capacité et, d'autre part, des inconvénients entraînés par cet aménagement qui implique notamment la démolition de l'immeuble appartenant aux consorts X..., le projet envisagé par la VILLE DE HONFLEUR d'aménager une aire de stationnement rue des Prés et rue de la Foulerie ne peut être regardé, dans les circonstances de l'espèce, comme répondant à un but d'utilité publique, alors même qu'il constituerait un élément du plan de restructuration du centre de la VILLE DE HONFLEUR ; que, dès lors, la VILLE DE HONFLEUR n'est pas fondée à soutenir que c'est à tort que, par le jugement attaqué, le tribunal administratif de Caen a prononcé l'annulation de l'arrêté du préfet du Calvados en date du 15 octobre 1981 ;

Article 1er : La requête de la VILLE DE HONFLEUR est rejetée.

Article 2 : La présente décision sera notifiée à la VILLE DE HONFLEUR, aux consorts X... et au ministre de l'équipement, du logement, des transports et de l'espace. »