Allez, continuons notre petit jeu de piste...interrompu mardi.
Après avoir établi une liste d'animaux, écris un texte d'après cette énumération, sorti une phrase de son contexte pour écrire un extrait d'essai...nous avons lu un passage d'une réflexion de Derrida sur les animaux, les hommes et la pudeur.
Il s'agissait ensuite d'écrire, en vingt minutes chrono, un texte commençant par cette phrase : "L'animal me regarde".
Voici le résultat :
"L'animal me regarde, l'oeil fixe et les moustaches figées. Tout son corps est en attente, prêt à bondir. D'évidence, je l'ai dérangé. Ses muscles tremblent et attendent mon pas de plus, celui qui guidera son prochain mouvement.
Il me semble avoir entendu quelque part que regarder un chat dans les yeux gagnait sa confiance. Je plante avec conviction mon regard dans le jaune de ses pupilles. Mais pourquoi ai-je donc si peur ? Sans doute parce que l'animal me surplombe ainsi perché sur les tuiles du porche que je voulais franchir - s'il s'était tenu à terre, je l'aurais ignoré, comme je le fais d'ordinaire avec ses congénères - sans doute parce qu'une image terrible me traverse, celle d'un envol iréel fait de griffes et de poils, un envol qui trouverait forcément sa chute sur le sommet de mon crâne."
© Les écrits d'Antigone - 2009
Un texte écrit dans le cadre d'un stage d'écriture animé par Olivia Rosenthal.
A demain !