ET LE BEBE ETAIT CUIT A POINT
Présentation de l'éditeur
"Blanche, sous l'emprise d'une mère indigne et d'un prince qui se veut charmant, travaille dans une entreprise agro-alimentaire dirigée par un ogre. Sa vie morne, la solitude la ronge. Puis elle croise un chat, botté, et tout devient possible. Lorsque vous aurez lu ce court roman, vous ne porterez plus le même regard sur les chats en général, et le vôtre en particulier. Un conte cruel, écrit par une humoriste à l'anglaise mais d'une tendresse toute française, qui vous rappellera ce qui s'est toujours raconté depuis la nuit des temps : les hommes et le femmes s'aiment, mais ne savent ni le montrer ni le démontrer. Quant au bébé, sa cuisson restera toujours une affaire bien délicate."
L'auteure
Mary Dollinger a vécu ses premières années en Grange-Bretagne. Passionnée de civilisation française, elle a poussé l'expérimentation jusqu'à se marier en France, où elle survit depuis 1961.
Après m'être régalée avec le Journal désespéré d'un écrivain raté, il me tardait de goûter à ce "bébé cuit à point", et c'est par l'entremise de la fée Géraldine que j'ai eu la chance de l'avoir plus rapidement que prévu entre les mains!
Quel plaisir de recevoir de l'éditeur Jacques André ce petit livre au format maintenant familier et caractéristique de sa collection originale "En attendant le bus".
Dès les premières pages, j'adhère! C'est que je suis une inconditionnelle des chats et l'auteure fait la part belle à un chat en particulier dans cette histoire.... à tel point que plusieurs fois, j'ai été saisie d'un doute et j'ai dû vérifier le titre, en me dedans s'il n'y avait pas erreur dans mon édition (je n'avais pas lu la 4è de couv' qui m'aurait tout de suite éclairée mais c'était un choix délibéré, histoire d'avoir le plaisir de découvrir le récit au fur et à mesure).
L'histoire, telle qu'elle se présente à mesure que j'avance dans ma lecture, est celle de Blanche, une jeune cadre désenchantée, écrasée par une mère volage et vexatrice qui lui fout entre les pattes celles d'Harmonie, un chat mâle que ne supporte pas son futur ex-amant. Arrive ensuite en cours de route un Philippe (mon épisode préféré!) qui, à travers le chat, va transformer la vie de Blanche... Se profile au milieu de tout ça un portrait satirique du milieu de l'agro-alimentaire dont j'ai adoré la description désopilante du dirigeant...
... mais de bébé, point à l'horizon, ma soeur Anne... ah?... enfin si, à l'horizon, mais vraiment quand on s'en rapproche, qu'on l'effleure même, donc maintenant je suis certaine d'avoir eu le bon livre entre les mains!
J'ai conscience, en me relisant, que cette histoire doit paraître quelque peu inquiétante mais, assaissonnés de l'humour Dollinger, noir et grinçant à souhait ici, et relevés par une écriture admirable, fluide et imagée, tous ces éléments qui à première vue paraissent improbables s'agencent en un récit savoureux, et la fin, inattendue, vous permettra d'en apprécier toute l'acidité (personnellement ce petit digestif m'a écoeurée
Bon, sinon je le dis parce que ça me tracasse et que je n'y ai toujours pas trouvé de réponse, je n'ai pas compris l'histoire du bébé, son sens dans le récit, ce qu'il venait faire là en fait. En attendant un éventuel éclaircissement, j'ai décidé de l'associer aux coups de minuit dans Cendrillon quand tout bugue
Un très bon moment de lecture donc encore une fois, j'apprécie vraiment l'humour de Mary Dollinger, humour qu'elle distille à tous les coins et recoins comme si c'était plus fort qu'elle, preuve en est ses remerciements en fin de livres, mais également les billets de son blog.
J'ai une nette préférence toutefois pour Journal désespéré d'un écrivain raté, le thème et le propos y étant pour beaucoup!
Un grand merci à l'éditeur Jacques André pour m'avoir permis de découvrir ce livre, et à Géraldine qui le commente également.
A découvrir aussi l'interview fun de Mary Dollinger par Géraldine!