J’emprunte ces extraits à une remarquable chronique du blog de Paul Jorion, chronique que je vous invite fortement à lire.
“Avant que les stock options ne soient inventées, les salariés participaient à un grand jeu des trois nations où les investisseurs et les dirigeants d’entreprises jouaient chacun pour soi. Mais l’introduction des stock options mit fin à cette époque : une alliance sacrée était née et les salariés furent balayés. Leur part du gâteau s’amenuisa de plus en plus et toute tentative de leur part de l’augmenter fut brutalement contrée par les banques centrales soucieuses des masses monétaires, faisant grimper les taux d’intérêt – et du coup le taux de chômage – chaque fois que les salariés faisaient mine de broncher.
Leurs revenus se réduisant, les salariés furent forcés d’emprunter toujours davantage. Les banques commerciales, complaisantes, s’exécutèrent. Parallèlement les sociétés avaient cessé de réinvestir leurs bénéfices et tout le monde emprunta désormais. Les intérêts devinrent une composante de plus en plus lourde des prix. Le « capital » – à savoir l’argent dont on a besoin mais dont l’on ne dispose pas – poursuivit sa concentration dans un nombre de mains qui se réduisait encore. Bien entendu, plus le capital est concentré, moins il a de chances de se trouver là où il pourrait servir utilement”.
(…)
“Si le commerce du blé se trouvait uniquement entre les mains de ceux qui ont du blé à livrer ou qui veulent en prendre livraison, son prix serait déterminé par la quantité qui en est produite et celle qui en est requise : ce que l’on appelle communément la loi de l’offre et de la demande. Mais ce n’est pas de cette façon que les choses fonctionnent de nos jours : le prix du blé est déterminé aujourd’hui par les paris que font les grands investisseurs institutionnels : les fonds de retraite, les fondations universitaires, les hôpitaux ou les musées. On pourrait s’attendre – au sein d’un monde rationnel – qu’ils focalisent leur attention sur les pensions à verser aux retraités, sur l’enseignement à dispenser aux étudiants, sur le soin à apporter aux patients ou sur la mise en valeur des œuvres artistiques, que non : ils portent toute leur attention à pousser à la hausse ou à la baisse le prix du blé et ceci pour protéger leurs avoirs, sans se soucier outre mesure du fait que des individus vivent ou meurent du fait de leur spéculation”.
Bonne lecture.
- Via Le Monde : Intergénérationnel, anticiper les risques de fracture. Une note du Conseil économique social et environnemental (CESE).
- Frais d’inscription universitaires. A Nice, par exemple, pour le DU Arthérapie, ils passeront de 170 à 455 €.
- Laïcité et obscurantisme. Les créationnistes suisses exigent l’enseignement de la Bible dans les cours de biologie. Le Matin.
- Repéré chez Christian : Hadopi expliqué aux nuls (c’est un vrai scandale) et les moyens de contourner le flicage privé. Pétaramesh.
- Côte d’azur, logements, “La crise ne profite qu’aux riches”. Le Tuyo. Logement toujours: les bluffs estrosiens.
- Procès Colonna, la pantalonnade continue. NouvelObs.